Ukraine : une « attaque massive » de drones russes, 30 abattus dans le sud

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La guerre aérienne fait rage. La défense aérienne ukrainienne a détruit dans la nuit de mercredi à jeudi 28 septembre trente-et-un des 39 drones russes de type Shaded, lancés lors d’une d’attaque lors d’une « une attaque massive » dans les régions d’Odessa et Mykolaïv, dans le sud du pays, a déclaré une porte-parole de l’armée. « L’ennemi n’arrête pas d’attaquer, n’arrête pas la pression et la recherche de nouvelles tactiques, notamment avec l’utilisation d’attaques massives », a-t-elle déclaré, précisant que ceux-ci ont été interceptés au-dessus des régions côtières de la mer Noire et qu’ils visaient des zones plus à l’intérieur des terres.

Les forces russes ciblent régulièrement cette région du sud de l’Ukraine donnant sur la mer Noire où se situent des infrastructures portuaires capitales pour le commerce maritime. Les attaques se sont multipliées depuis l’abandon au mois de juillet de l’accord céréalier qui permettait à l’Ukraine d’exporter librement sa production. Par ailleurs, le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk (centre-est), a déclaré que les forces russes avaient « tiré près de 20 obus » sur le district de Nikopol au cours de la nuit. « Les gens sont sains et saufs », mais les dégâts sont en cours d’évaluation, a-t-il ajouté

Trudeau s’excuse après l’hommage à un ex-soldat nazi

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a présenté mercredi ses « plus sincères excuses » devant le Parlement après le scandale provoqué par l’hommage rendu, à l’occasion de la visite de Volodymyr Zelensky, à un vétéran ukrainien ayant combattu avec les nazis pendant la Seconde guerre mondiale. « Je tiens à présenter mes plus sincères excuses pour ce qui s’est passé vendredi et pour la situation dans laquelle le président Zelensky et la délégation ukrainienne ont été placés », a-t-il déclaré devant le Parlement. « C’était une terrible erreur et une violation de la mémoire de ceux qui ont cruellement souffert aux mains du régime nazi », a ajouté le Premier ministre canadien.

Vendredi, les députés de tous les partis, Justin Trudeau, son gouvernement et Volodymyr Zelensky, de confession juive, s’étaient levés pour applaudir Yaroslav Hunka, vétéran ukrainien de 98 ans accusé d’avoir combattu dans la SS, ignorant les détails de son passé. Justin Trudeau s’est excusé devant l’ensemble des députés « pour la situation dans laquelle le président Zelensky et la délégation ukrainienne ont été placés ». Cette déclaration survient au lendemain de la démission du président de la Chambre des communes du Canada, Anthony Rota. C’est ce dernier qui avait fait applaudir dans l’enceinte du parlement canadien Yaroslav Hunka.

Les conditions carcérales de Navalny encore durcies

Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, a annoncé mercredi 27 septembre avoir appris qu’il serait transféré dans une cellule aux conditions de détention encore plus strictes, au lendemain du rejet de son appel à une condamnation à 19 ans de prison. Emprisonné depuis son retour en Russie début 2021 après une convalescence due à un empoisonnement, Alexandre Navalny est actuellement détenu dans la colonie pénitentiaire IK-6 de Melekhovo, à 250 kilomètres à l’est de Moscou, où il est régulièrement envoyé en cellule disciplinaire.

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Cette fois, l’opposant doit être incarcéré dans une cellule dite « EPKT », soit la cellule d’isolement avec les conditions les plus strictes au sein du système carcéral russe. « Hier, immédiatement après l’appel dans l’affaire me concernant, ils m’ont emmené à la commission et m’ont annoncé qu’en raison de mon incorrigibilité, je serai transféré à l’EPKT pour 12 mois », a annoncé Navalny via un message publié par ses avocats sur ses réseaux sociaux. « Un an d’EPKT est la peine la plus sévère possible dans les colonies pénitentiaires », a-t-il expliqué, assurant avec humour se sentir « comme une rock star fatiguée et au bord de la dépression, qui a atteint le sommet des charts et qui n’a plus rien à quoi aspirer ».

Il n’était pas clair dans l’immédiat si ces 12 mois de cellule disciplinaire retarderont le transfert d’Alexeï Navalny vers une nouvelle colonie aux conditions encore plus strictes, comme l’exige sa nouvelle condamnation. Selon ce jugement, l’opposant doit en effet purger sa nouvelle peine dans l’une des colonies à « régime spécial », soit des établissements du système carcéral russe d’ordinaire réservés aux condamnés à perpétuité et aux criminels les plus dangereux. Depuis sa cellule, le militant anticorruption de 47 ans a continué ces derniers mois à dénoncer l’offensive russe en Ukraine et appelé les Russes à continuer de « résister » au Kremlin.

Lecornu en Ukraine pour lancer un partenariat industriel militaire

Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu est arrivé jeudi 28 septembre à Kiev accompagné d’industriels de la défense pour discuter de l’évolution de l’aide française à l’Ukraine et de partenariats industriels dans un conflit amené à durer. Les représentants d’une vingtaine d’entreprises françaises spécialisées dans la production de blindés, d’artillerie, de drones, le cyber ou le déminage doivent pour leur part discuter et signer des partenariats avec l’industrie ukrainienne. Il s’agit par exemple de développer la production sur place de pièces de rechange permettant d’entretenir des équipements livrés par la France.

Ce déplacement intervient à la veille du premier Forum des industries de défense organisé par l’Ukraine et qui doit rassembler plus de 160 sociétés de 26 pays. Dix-neuf mois après le début du conflit, le pays se prépare à une guerre longue et entend développer ses propres capacités de production de matériels militaires pour répondre à ses immenses besoins. Avec l’aide internationale, Volodymyr Zelensky a dit vouloir « créer un arsenal nouveau et puissant pour l’Ukraine et tous les défenseurs du droit international ».

Si la France a déjà fourni de nombreuses armes aériennes et véhicules l’Ukraine, elle dispose de stocks limités de matériels à céder sous peine d’affaiblir son armée. Il s’agit pour Paris d’assurer un soutien viable dans la durée en accompagnant la base industrielle ukrainienne. « On passe d’une logique de cessions à un partenariat industriel qui devient la norme », a-t-on indiqué à l’AFP dans l’entourage du ministre. Kiev cherche à multiplier les accords de ce type : le constructeur allemand de chars et véhicules blindés Rheinmetall a ainsi installé un atelier de réparation de chars en Ukraine et envisage, au travers d’une co-entreprise créée pour l’occasion, de produire certains de ses équipements en Ukraine. Le pays a aussi annoncé cet été la production avec la Suède de véhicules de combat d’infanterie CV-90 ou encore la coproduction de systèmes de défense anti-aérienne avec les Etats-Unis.

Visite surprise du ministre de La Défense du Royaume-Uni

Le nouveau secrétaire britannique à la Défense britannique, Grant Shapps, s’est également rendu à Kiev ce 18 septembre à l’occasion d’une visite inopinée, pour échanger avec Volodymyr Zelensky sur la manière de renforcer la défense aérienne de l’Ukraine. « Au nom de toute la nation, je vous remercie pour tout ce que vous faites pour nous. Nous sommes reconnaissants pour votre aide – militaire, financière, humanitaire. Nous apprécions grandement de pouvoir compter sur vous », a déclaré le président dans un communiqué publié par le bureau de Zelensky.

Le ministre britannique a quant à lui déclaré : « Nous avons formé des dizaines de milliers de soldats ukrainiens, livré des centaines de milliers de cartouches et fourni des millions de livres d’aide économique et humanitaire pour aider les citoyens ukrainiens à récupérer et à reconstruire ce qui leur a été pris par l’invasion barbare de Poutine ».

La Havane et Moscou discutent le recrutement de Cubains

Moscou et La Havane sont en « contact » concernant le dossier du recrutement de Cubains pour participer à la guerre en Ukraine, a déclaré mercredi l’ambassadeur russe à Cuba, qui a affirmé ne « pas savoir combien » de ressortissants de l’île sont concernés.

Le gouvernement cubain a annoncé début septembre l’arrestation de 17 personnes à Cuba pour leur lien présumé avec un réseau opérant depuis la Russie pour des recrutements illégaux. Début septembre, un média à Miami a révélé les cas d’Andorf Velazquez et Alex Vega, deux Cubains de 19 ans qui ont affirmé dans des vidéos avoir été trompés via Facebook pour travailler comme maçons sur des chantiers de construction en Ukraine avec l’armée russe et avoir été envoyés au front. L’AFP fait aussi état de Cubains à qui on aurait proposé des contrats pour travailler dans la construction pour l’armée russe en échange de la résidence en Russie et un salaire en roubles équivalent à environ 2 000 dollars.

Le 14 septembre, le ministre cubain des Affaires étrangères a rappelé sur son compte X la « position sans équivoque » de son gouvernement « contre la participation de citoyens cubains à tout conflit, contre le mercenariat et contre le trafic d’êtres humains ». Peu avant l’ambassadeur cubain à Moscou avait déclaré à des médias russes que son gouvernement ne s’opposait pas à la participation de Cubains au conflit tant qu’elle était légale. Moscou et La Havane se sont étroitement rapprochées depuis une rencontre en novembre entre les présidents cubain et russe, Miguel Diaz-Canel et Vladimir Poutine. Des délégations se sont succédé depuis entre les deux pays.

Apaisement de la guerre des céréales ?

Ni l’Ukraine ni la Pologne n’ont « besoin de cette guerre de céréales », a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba dans une interview à l’agence Interfax-Ukraine publiée jeudi. « Nous n’avons pas créé cette crise et nous sommes absolument enclins à y mettre fin », a-t-il ajouté, estimant que les tensions polono-ukrainiennes actuelles étaient dues à la campagne électorale en vue des élections du 15 octobre en Pologne. Le gouvernement populiste polonais, fort du soutien des régions agricoles du pays, présente son interdiction sur les importations de céréales ukrainiens comme un moyen de protéger les fermiers polonais.

Dmytro Kouleba s’est déclaré confiant dans le règlement prochain de cette crise estimant que les deux voisins n’avaient pas « d’autre choix ». « Je considère comme une menace stratégique (…) la propagation active du narratif sur la soi-disant ingratitude des Ukrainiens » envers la Pologne, un de ses principaux alliés face à l’invasion russe, a relevé le ministre. « C’est du mensonge pur et simple. L’Ukraine est très sincèrement et profondément reconnaissante au peuple polonais et au gouvernement polonais », a-t-il assuré. Varsovie accueille actuellement près d’un million de réfugiés ukrainiens ayant fui leur pays après le début de l’invasion russe en 2022 et l’aide militaire occidentale à l’Ukraine transite principalement par son territoire.

Greenpeace dénonce la gestion dangereuse de Zaporijia

Les régulateurs internationaux sont incapables de surveiller correctement la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporijia, occupée par la Russie, selon un dossier critique compilé par Greenpeace et envoyé jeudi aux gouvernements occidentaux. Le groupe de défense de l’environnement conclut que l’Agence internationale de l’énergie atomique compte trop peu d’inspecteurs dans la plus grande centrale nucléaire d’Europe – quatre – et que leur accès est soumis à trop de restrictions. Il affirme que l’AIEA est « incapable de remplir les exigences de son mandat », mais elle n’est pas prête à l’admettre publiquement et, par conséquent, ce qu’elle décrit comme des violations russes des principes de sécurité n’est pas dénoncée.

Des spécialistes nucléaires de Greenpeace concluent ainsi dans le rapport que « l’AIEA risque de normaliser ce qui reste une crise nucléaire dangereuse, sans précédent dans l’histoire de l’énergie nucléaire, tout en exagérant son influence réelle sur les événements sur le terrain ».

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