Ukraine : l’industrie militaire se développe par touches successives

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Produire du matériel militaire dans un pays en guerre. L’aide militaire de ses alliés n’étant pas à la hauteur des besoins sur le terrain, voici le défi que voudrait relever l’Ukraine. « Elle a besoin de productions internes qui compensent ce manque-là », affirme Yohann Michel, de l’institut d’étude de stratégie et de défense (IESD) à Lyon. Lors d’une réunion avec des journalistes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé lundi 15 juillet la production d’un « nombre important de canons Bohdana » – des canons automoteurs ukrainiens. Avant d’ajouter : « Parmi toutes les usines européennes, je dirais que notre entreprise produit le plus grand nombre de systèmes d’artillerie par mois. »

Une production en masse aux dépens de la qualité

Ces tubes de calibres 155 mm, le format demandé par l’Otan, ou de 152 mm, utilisés par l’ancien bloc de l’Est, sont montés sur des châssis de véhicule militaire. « Il y a bien sûr un fond de vérité dans la déclaration du président ukrainien. Mais personne n’évoque le niveau de qualité de production. Si le Bohdana ressemble à un canon Caesar, le système d’artillerie français, il lui manque certains équipements qui en feraient un canon moderne », constate Yohann Michel.

L’accès à des chiffres précis concernant la production de ces armes de guerre mais aussi aux informations sur les calibres reste très opaque. Le journal hebdomadaire ukrainien Dzerkalo Tyjnia, parle de 30 canons automoteurs fabriqués à la fin 2023, et fait état de 8 à 12 pièces sorties d’usines par mois depuis le début de l’année. Des chiffres à prendre avec des pincettes, puisqu’il pourrait s’agir pour la plupart de canons déjà en stock, mais revalorisés.

Pour Yohann Michel, « les partenaires ont tendance à avoir construit leurs productions autour de la qualité mais pour une fabrication en petites quantités, alors que l’Ukraine a vraiment besoin de quantités bien supérieures ». Depuis l’invasion russe, l’Ukraine doit donc produire en masse. Les Ukrainiens sont loin d’être des novices en la matière. « Ils exportaient déjà de l’armement bien avant 2014. L’avantage, c’est qu’ils sont capables de proposer un ensemble de matériels qui ont été testés sur le terrain, notamment les drones navals », explique Yohann Michel.

Un soutien obligatoire de ses partenaires

Kiev peut donc compter sur le soutien inébranlable de ses voisins qui produisent des armes légères compatibles avec les siennes. « Des pays comme la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, mais aussi la Roumanie, font partie de l’Otan, et utilisent quand même du matériel soviétique », souligne Stéphane Audrand, le consultant en risques internationaux. Mais pour lui, il existe un autre enjeu : « l’Ukraine doit relancer sa production d’arme vers un modèle plus occidental », et donc se rapprocher de l’Otan.

Le premier ministre ukrainien, Denys Chmygal, a annoncé mardi 16 juillet, avoir signé un accord avec des entreprises d’armement tchèque sur la construction d’une usine de production de munition par le groupe Sellier&Bellot sur le sol ukrainien, ainsi que la production de fusils d’assaut par le groupe Colt CZ depuis la République tchèque. L’assemblage se fera quant à lui en Ukraine. Ces partenariats avec des sociétés d’armements étrangères ne sont pas nouveaux. En juin dernier, le groupe d’armement franco-allemand KNDS, qui fabrique notamment des canons Caesar, avait officialisé la création d’une filiale en Ukraine.

Un développement qui exige des défenses antiaériennes

Ces usines construites en territoire ukrainien deviennent des cibles stratégiques à la portée des frappes ou des sabotages russes. Problème, l’Ukraine manque cruellement de défenses antiaériennes.

Malgré tout, selon Stéphane Audrand, « l’Ukraine a intérêt à aspirer un maximum de technologies occidentales et de partenariats pour monter en gamme afin de devenir un acteur majeur dans la production d’armes au sein de l’espace européen. » Pourquoi pas même, devenir un sérieux concurrent des plus gros acteurs de l’industrie militaire sur le Vieux Continent.

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