Ce pourrait être le scénario d’un film. L’histoire de l’affaire d’Ommic, révélée ce jeudi 27 juillet par nos confrères du Parisien, c’est celle d’un fleuron français de la technologie des semi-conducteurs, soupçonné d’avoir vendu une marchandise particulièrement stratégique, à usage militaire, à des puissances étrangères telles que la Chine et la Russie. Les semi-conducteurs, ce sont ces puces électroniques que l’on retrouve dans tous les objets connectés du quotidien. L’entreprise française Ommic est alors l’une des seules au monde (hors Etats-Unis) à maîtriser une technologie qui permet de rendre ultra-performants les semi-conducteurs, notamment pour des usages militaires.
En 2018, un intrigant homme d’affaires chinois, lié à l’industrie de la défense dans son pays, met la main sur la société Ommic. Il rachète 94 % des parts via un fonds d’investissement basé en France. Est-ce un hasard si un tel personnage, lié aux intérêts stratégiques de son pays, prend des parts dans une entreprise qui fabrique une technologie que la Chine elle-même ne maîtrise pas ? L’Express fait le point sur ce que l’on sait de cette affaire pour le moins stupéfiante.
Une technologie à usage militaire
Ommic est une société pionnière et leader européen dans le domaine des semi-conducteurs pour l’industrie des télécommunications et le domaine spatial. Implantée dans le Val-de-Marne, l’entreprise emploie une centaine de personnes. D’après Le Parisien, les ingénieurs français sont récemment parvenus à inventer un modèle de puces surpuissantes et très performantes, grâce au développement d’une technologie innovante censée être gardée secrète. Et pour cause : l’armée française est intéressée par ces puces, elle les utilise. Elles servent ainsi à équiper les radars militaires des chars et des avions de chasse ou encore les systèmes de guidage des missiles. Une technologie « sensible » et « stratégique », d’après un haut cadre du ministère des Armées.
Problème, la société Ommic, sous emprise étrangère depuis 2018, aurait vendu des composants électroniques de pointe à la Chine et à la Russie, lesquels ont pu servir à équiper leurs armées respectives. Or, la véritable performance de la marchandise est telle qu’elle est soumise à la réglementation sur les biens à double usage (BDU), soit civils et militaires. Le texte est contraignant, il exige des déclarations et autorisations préalables avant commercialisation et de fait avant exportation.
Deux Français et deux Chinois mis en examen en mars dernier
D’après Le Parisien, les premiers soupçons des autorités françaises sont apparus lors d’un contrôle douanier, début 2021, qui a donné lieu à l’ouverture d’une enquête préliminaire par le Parquet national antiterroriste en novembre 2022, confiée à la DGSI (renseignement intérieur) et à l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière. Ce jour-là, les douaniers interceptent un chargement de 844 puces électroniques fabriquées par la société française à destination de la Chine, détaille le quotidien. Après examen, ils découvrent que les produits ont été trafiqués avant leur conditionnement afin de dissimuler leur réelle puissance : des traces de pointes sont observées sur les circuits et les fiches techniques ont été remplies avec des chiffres mensongers.
C’est ainsi que le 24 mars, quatre personnes sont mises en examen, dont deux Français et deux Chinois, parmi lesquels figurent deux dirigeants, rapportent Le Parisien et l’AFP. Ils sont poursuivis pour « livraison à une puissance étrangère de procédés, documents ou fichiers de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ». Un délit d’espionnage, passible de quinze ans de prison et 225 000 euros d’amende. Le quotidien rapporte que l’enquête est désormais conduite par deux juges antiterroristes et un juge du pôle financier de Paris. Elle porte également sur des soupçons d’exportations illégales en contrebande, d’association de malfaiteurs, de faux et usage de faux, et d’abus de biens sociaux.
Un patron français complaisant et un intrigant homme d’affaires chinois
Le directeur général d’Ommic, Marc R., 74 ans, fait partie des personnes mises en examen. D’après le quotidien, la justice le soupçonne d’avoir « mis en place de nombreux stratagèmes de contournement pour livrer sciemment des puces puissantes et des informations sur des technologies sensibles à la Chine et la Russie », notamment la maîtrise du nitrure de gallium, un matériau qui permet une puissance démultipliée des semi-conducteurs. Un montage complexe aurait « également été mis en place pour transférer du matériel prohibé vers Moscou et contourner l’embargo commercial qui vise le pays depuis l’invasion de la Crimée, en passant par la Chine ». Initialement placé en détention en provisoire, Marc R. a été remis en liberté sous contrôle judiciaire par la cour d’appel de Paris.
Dans l’ombre de cette entreprise apparaît également un homme d’affaires chinois, Ruoadan Z, très investi dans l’industrie de la défense de son pays. Il aurait pris la présidence d’Ommic après avoir racheté 94 % des parts en 2018, le reste appartenant à l’un des fils de Serge Dassault. Toujours d’après Le Parisien, « la DGSI surveillait déjà cet industriel étranger qui prend des parts stratégiques dans des pépites françaises sensibles : outre Ommic, Ruodan Z. a investi dans une entreprise lilloise spécialisée dans les nanotechnologies, utilisées notamment par l’armée française pour la lutte anti-drones ». Cela ferait plusieurs mois que Ruodan Z. n’aurait pas remis les pieds en France. Toutefois, d’importantes saisies pénales ont été opérées, d’après une source judiciaire contactée par l’Agence France Presse. Et selon Le Parisien, des parts sociales de l’entreprise ont notamment été saisies, permettant une reprise en main tricolore de son contrôle. L’entreprise a ensuite été vendue à l’américain Macom, début 2023.
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