Sécurisation des JOP : arrestation de trafiquants qui livraient des détenus avec des drones

, Sécurisation des JOP : arrestation de trafiquants qui livraient des détenus avec des drones

Plein succès pour la sécurisation aérienne pilotée lors des JOP (Jeux Olympiques et paralympique de Paris) par l’armée de l’air et de l’espace, qui a coordonné l’ensemble des dispositifs mis en place pour en garantir la sécurité. Insérée au sein de l’organisation générale de la sécurité des JOP, l’armée de l’Air a déployé un dispositif multicouches « hors norme de par l’ampleur, la durée et l’empreinte territoriale », qui a notamment généré 90 interceptions d’aéronefs dans des zones sécurisées, selon un communiqué du ministère des Armées. Ce dispositif a même surpris deux trafiquants pris la main dans le sac en train de livrer début septembre du matériel à des détenus dans une prison. Ils télé-pilotaient des drones en train d’effectuer une livraison de matériels illégaux dans un établissement pénitentiaire proche de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle.

Arrestation de deux trafiquants

Le système mis en place pour assurer la protection de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle a détecté « un drone de modèle inconnu, aux abords d’une prison », a expliqué le ministère. Ainsi, le superviseur de lutte anti-drones, appartenant à la gendarmerie des transports aériens, s’est appuyé sur la chaîne de contrôle et d’intervention de la lutte anti-drones (LAD) pour alerter la salle d’information et de commandement de la Direction interdépartementale de la Police nationale (DIPN), ainsi que le Centre d’opérations de lutte anti-drones de niveau 2 (COLAD 2), à la Préfecture de Police de Paris, puis celui de niveau national (COLAD 1) situé sur la base aérienne 107 de Villacoublay.

Déclenchée rapidement, l’intervention a permis d’interpeller deux télé-pilotes livrant des matériels prohibés dans l’établissement. Ils ont été placés en garde à vue par les forces de sécurité intérieure. Le drone et le matériel ont été saisis.

90 interceptions

Au-delà de cette anecdote, l’armée de l’Air s’est appuyée sur le socle de la Posture permanente de sûreté-air (PPS-A), qui a été renforcé et complété par des Dispositifs particuliers de sûreté arienne (DPSA) à Paris et Marseille. Pour autant, la gestion des zones interdites de survols en Île-de-France a été rendue possible par la création d’une nouvelle structure de coordination, le Centre de coordination civilo-militaire des opérations aériennes (C3MOA), complétée par un réseau de confiance permettant de faciliter le dialogue avec l’ensemble des aérodromes civils. Ce travail a garanti un maximum d’activité aux opérateurs aériens de la région parisienne, malgré les restrictions imposées par les impératifs de la sûreté aérienne.

« Plus de 7.800 vols ont ainsi été rendus possibles par cette coordination pour maintenir l’activité aéronautique au profit des usagers habituels dans ces zones malgré les mesures de sûreté mises en place », a précisé le ministère.

Pour assurer la sécurisation des JOP, l’armée de l’air a engagé comme vecteurs aériens des Rafale, des Mirage 2000-5 et des hélicoptères Fennec comme moyens d’intervention, mais aussi des avions PC 21 (avion d’entraînement militaire du constructeur Pilatus) et SR22 (avion monomoteur léger de l’avionneur américain Cirrus Design) comme avions de guet à vue embarqués. Enfin, elle a également utilisé des Awacs de Boeing (E3F), A330 MRTT Phénix (Airbus) et drones Reaper (General Atomics). Ces aéronefs ont réalisé plus de 750 heures de vol en 350 missions, totalisant 90 interceptions.

Au sol, un système sol-air Mamba (SAMP/T d’Eurosam), complété par des moyens de défense aérien Crotale NG (Thales), VL-MICA (MBDA), qui a été déployé pour la première fois, trois sous-groupements tactiques d’artillerie sol-air courte portée dotés de missiles Mistral (MBDA) de l’armée de Terre ainsi qu’un système NASAMS espagnol, (Kongsberg et Raytheon), ont permis de disposer de capacités de détection et d’action renforcés. Deux radars G1X (Saab) ont été déployés sur Paris et Marseille pour compléter les capacités de détection des systèmes lourds en matière de lutte anti-drones.

85 télé-pilotes de drones interpellés

Dans le domaine de la LAD, un travail interministériel de grande envergure, basé sur des réunions régulières et l’organisation d’exercices d’ampleur (Coubertin LAD 1 et 2), a permis à l’armée de l’Air d’assumer son rôle de coordination des moyens interarmées et interministériels (armée de Terre, Marine nationale, ministère de l’Intérieur et des Outre-mer), des aéroports de Paris et des moyens britanniques et allemands. « L’excellente coordination entre tous les services a permis l’interpellation de 85 télé-pilotes (principalement des touristes ignorant la réglementation en vigueur) », a expliqué le ministère.

Michel Cabirol

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