Le salon du Bourget, temple de l’aéronautique mondiale qui se déroule tous les deux ans dans le nord de Paris, a ouvert ses portes lundi 19 juin. C’est la première édition du Bourget depuis la pandémie de Covid et, entre 2019 et cette année, les changements sont notables. Outre les représentants traditionnels du secteur, comme Boeing, Airbus ou Dassault, de nouveaux acteurs sont présents en nombre : ils produisent des drones pour les militaires, du plus gros au plus petit.
Publié le : 21/06/2023 – 09:14Modifié le : 21/06/2023 – 09:18
Aucun doute possible, la guerre en Ukraine a bouleversé l’aéronautique militaire : les stars du Salon ce sont les drones. Dans les allées du Bourget il y a en a partout et de toutes tailles, c’est une véritable ébullition. Des dizaines de start-up, de petites et moyennes entreprises présentent leur machine, leur prototype, mais ces nouveaux acteurs ne comptent pas faire de la figuration. Pour preuve l’Aarok, de Turgis et Gaillard, un drone de combat fabriqué à Blois dans le Loir-et-Cher, explique fièrement le directeur adjoint Patrick Gaillard : « Vous avez devant vous, donc, un drone de la catégorie Male ( Moyenne altitude longue endurance), c’est un engin qui fait 5, 5 tonnes, un gros avion qui fait 22 mètres d’envergure et 14 mètres de long ; un moteur à l’avant avec une hélice et il emporte un certain nombre de capteurs, c’est-à-dire des caméras, des radars, des systèmes de liaison et puis de l’armement. »
Turgis et Gaillard compte seulement 300 employés, rien à voir avec les géants du secteur, mais avec l’Aarok, sourit Fanny Turgis, la PDG, la jeune entreprise entend bien tailler des croupières au drone Reaper américain : « En termes de technologie, nous avons dix ans d’avance par rapport au Reaper. L’Aarok dispose d’un système ATTOL (roulage, décollage et atterrissage autonome), c’est un système de décollage et d’atterrissage automatique. Il peut opérer par tout temps et depuis des pistes sommaires. Il dispose également d’un radar qui est très performant, un peu plus performant que celui du Reaper et coûte moins cher. En termes de coûts, on se situe, je dirai entre le TB 2 de Baykar (constructeur turc de drones) et le Reaper (Général Atomics constructeur américain) ».
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Un Reaper pour deux Aarok
Si les planètes sont alignées, ce drone 100% français, pointe Patrick Gaillard, pourrait entrer en service dans l’armée de l’Air dans deux ans.
« La caméra optronique existe, le radar existe, la turbine existe, l’armement existe et surtout, c’est le patrimoine de la France, c’est-à-dire que le ministère des Armées a déjà financé ces équipements. Nous, on les réemploie, ce qui fait qu’on a une machine qui est performante, qui est fiable, qui est robuste, sur laquelle le développement est rapide, et qui est peu onéreuse en développement grâce au fait qu’on récupère les briques sur étagère, c’est ce qu’on appelle l’innovation d’architecture. »
MTO : les munitions télé-opérées
Si les drones ont bouleversé la façon de faire la guerre, en Ukraine, une nouvelle génération d’engins a modifié le champ de bataille, ce sont les MTO, les munitions télé-opérées.
Eos, la PME de Jean-Marc Zuliani, s’est alliée à l’industriel Nexter (récemment rebaptisé KNDS) pour produire une MTO française : « Une MTO, en quelques mots, c’est quelque chose de plus simple et bien moins coûteux qu’un missile, mais qui permet d’avoir une solution beaucoup plus précise et qui reste en l’air beaucoup plus longtemps qu’un lance-grenade ou une roquette. Et aujourd’hui, les MTO sont utilisées massivement à la fois par les Ukrainiens et par les Russes parce que ça permet d’avoir une très grande précision dans la frappe, d’être très chirurgical et en même temps de rester en l’air longtemps, pour frapper au bon moment ».
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Eos propose une gamme de drones allant de quelques dizaines de centimètres d’envergure, et ne pensant pas plus de cinq kilos, jusqu’au drone tactique, équivalent du drone turc Bayraktar TB 2. Récemment, Jean-Marc Zuliani a reçu la visite d’une délégation ukrainienne : « Ils ne viennent pas avec une liste de caractéristiques, une sorte de cahier des charges. Ils viennent avec deux demandes simples. La première, c’est est-ce que le drone résiste au brouillage et la seconde, c’est est-ce que vous pouvez le produire en masse. En fonction du degré de positivité dans votre réponse, ça débouchera sur un accord commercial ou non. Je ne vous cache pas que nous ambitionnons pour l’année 2024 d’effectuer une levée de fonds assez conséquente pour devenir la première usine de fabrication en drones en Europe. Parce qu’on nous a clairement indiqué tant au niveau français qu’européen que désormais le sujet, c’est de pouvoir s’équiper massivement en drones et il faut combler ce vide. »
Un vide à combler… Dans le secteur des drones, tout bouge très vite et à l’instar d’Eos, installée à Bordeaux depuis seulement cinq ans, les PME d’aujourd’hui seront potentiellement d’ici peu des géants du secteur.
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