Russie-Ukraine : la guerre des drones

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Les images de drones ukrainiens frappant un gratte-ciel de Moscou ou abattus ­au-dessus du Kremlin ont fait le tour du monde. Et pour cause, au-delà de la volonté du président ukrainien d’étendre le conflit sur les terres de Vladimir Poutine, ces attaques démontrent l’efficacité d’actions asymétriques dans ce conflit qui dure déjà depuis un an et demi. Ils ne coûtent que quelques centaines d’euros, volent avec quatre hélices et portent une grenade dans une nacelle attachée à une fine cordelette se balançant sous l’appareil : on est bien loin avec ces petits drones des F16 et des canons Caesar. Ces appareils volent à basse altitude, échappent aux radars et effectuent en moyenne cinq frappes avant d’être détruits. « Les drones civils modifiés sont un atout inestimable à notre arsenal. Ils nous permettent de mener des opérations ciblées avec une précision sans précédent, tout en minimisant les risques pour nos troupes », estime le général Zaloujny, commandant en chef des forces armées ukrainiennes.

La 3e brigade d’assaut ukrainienne a même révélé sur sa chaîne Telegram avoir utilisé des drones pour contrer une attaque de chars russes près de Bakhmout. « C’est l’artillerie du pauvre, explique Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire français. Les Ukrainiens disposaient de stocks importants de grenades dont certaines dataient de la Seconde Guerre mondiale. Ils peuvent les utiliser grâce à ces drones pilotés à distance, alors évidemment leur portée n’est que de quelques kilomètres, mais ils peuvent frapper toutes les cibles visibles, personne n’est à l’abri. »

« L’utilisation de drones civils dans le conflit Ukraine-Russie marque un tournant majeur dans la façon dont les nations mènent la guerre, confirme David Hambling, expert en drones et en sécurité. Cela montre comment les innovations technologiques peuvent équilibrer les forces sur le terrain et accroître la capacité de résistance des acteurs plus faibles. Les drones ont été un tournant dans la guerre en Ukraine. Ils ont permis aux forces ukrainiennes de contrer l’armée russe et de ralentir son avancée. »£

«Les Ukrainiens peuvent frapper toutes les cibles visibles, personne n’est à l’abri» Christophe Gomart

Ces drones civils modifiés ont permis à l’Ukraine de mener des attaques chirurgicales contre les positions russes, limitant ainsi les pertes civiles et évitant les destructions massives associées aux conflits traditionnels. « L’utilisation de drones civils comme armes modifie profondément la dynamique des conflits. Les limites entre combattants et civils deviennent floues, ce qui rend difficile l’application des règles traditionnelles de distinction et de protection des populations civiles », estime David Hambling. Certains plaident déjà pour l’élaboration de nouvelles normes internationales pour encadrer leur utilisation, afin de garantir que leur potentiel destructeur soit utilisé de manière responsable et en accord avec le droit international.

Les drones ont été développés dans les années 1980, mais c’est la première fois qu’ils sont déployés dans un conflit de haute intensité. Pendant l’affrontement entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan au Haut-Karabakh en 2020, l’utilisation massive de drones avait déjà été signalée, mais la guerre en Ukraine offre un aperçu de leur utilisation à échelle industrielle. Reconnaissance, collecte d’informations, aide à la visée pour l’artillerie, frappes… Ces engins se révèlent incontournables.

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« L’Ukraine engage sur le front 10 000 nouveaux drones chaque mois. Ce sont des quantités qui auraient été tout à fait inimaginables dans des conflits il y a cinq ou dix ans, souligne Alexandre Vautravers, rédacteur en chef de la Revue militaire suisse. Pour avoir un ordre d’idées, dans les années 2010 en Afghanistan les contingents français et britannique avaient déployé sur place 1 500 engins téléopérés. » Parmi ces 10 000 drones tous ne sont pas des engins civils transformés, on trouve aussi des appareils de conception militaire dont la ­Russie fait également usage.

Le turc Bayraktar, ­l’iranien ­Shahed et le russe Lancet fabriquent de véritables mini-bombardiers équipés de missiles. Le Bayraktar, qui ressemble à un petit avion pilotable à distance, est prisé des forces ukrainiennes car beaucoup moins cher que ses concurrents dans cette catégorie. Mais, des 50 Bayraktar livrés au début du conflit, il ne reste que quelques appareils, insuffisants pour être vraiment efficaces sur le champ de bataille. 

L’Iran aiderait la Russie à bâtir une usine de drones sur son sol, selon les Américains

La Russie, quant à elle, mise beaucoup sur les drones Shahed iraniens. Au total, 400 Shahed 136, rustiques mais redoutables, auraient été fournis par l’Iran à la Russie depuis le lancement de l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Selon les renseignements américains, l’Iran aiderait même la Russie à construire une usine de drones sur son sol, à 1 000 kilomètres à l’est de Moscou. Cette usine pourrait être opérationnelle au début de 2024. 

Mais n’importe quel drone peut avoir un usage militaire et, sur ce terrain, c’est le chinois DJI qui s’impose. Ses appareils coûtent moins de 1 000 euros pièce et peuvent être adaptés facilement pour y fixer de petits porte-grenades fabriqués avec des imprimantes 3D. Pékin, qui ne veut pas se laisser entraîner dans le conflit tout en gardant de bonnes relations diplomatiques avec Moscou, a interdit à DJI, depuis le début du mois d’août, de vendre ses drones aux combattants russes et ukrainiens et, dans le même temps, l’entreprise de Shenzhen s’est retirée des deux pays. Mais se procurer un de ces engins civils est un jeu d’enfant, des dizaines de milliers sont en circulation en Ukraine, pouvant devenir en deux tours de vis des armes de guerre redoutables.

L’armée ukrainienne sait d’ailleurs redoubler d’inventivité pour contrer les forces russes et leurs équipements sophistiqués. Les « Fanta bombs » ont ainsi fait leur apparition. Il s’agit de grenades artisanales conçues à partir de canettes de soda et remplies d’explosifs ou de billes en métal pour en faire des bombes à fragmentation. Les « Fanta bombs »peuvent être utilisées comme mines terrestres ou lâchées dans les airs par des drones, ajoutant à leur puissance ­destructrice.

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