Quels sont les drones militaires européens qui verront bientôt le jour

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« Il y a quinze ans, la France était en avance en matière de drones », glisse un industriel, sous couvert d’anonymat pour ne pas se mettre à dos ses clients étatiques. « Les Canadiens par exemple, en Afghanistan, achetaient dans les années 2000 ce qui se faisait de mieux sur le marché : les Sperwer du français Sagem. Mais il y a eu un creux parce que l’administration française n’a pas suivi. Là, on est en train de s’y remettre franchement et de redevenir une nation du drone, à l’instar des Etats-Unis ou de la Chine. »

Il faut avouer que la décennie passée est un camouflet pour la France en termes de drones. Plusieurs gros programmes se sont plantés sans gloire et, comme partout en Europe, Paris a été contraint d’acheter américain. Les décideurs politiques, timides à l’idée d’utiliser de drones, en particulier armés, ont longtemps hésité. De la lutte contre les djihadistes au Sahel à coups de MQ-9 Reaper made in USA aux drones cramés par dizaines de milliers sur la ligne de front ukrainienne, il n’y a plus le moindre doute sur la nécessité de ces machines.

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L’Eurodrone se fait attendre

Sur le haut du spectre, la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne attendent impatiemment l’Eurodrone, une machine de 60 mètres d’envergure capable d’embarquer plus de deux tonnes de capteurs et d’armes, qui se fait attendre depuis de longues années. « Plutôt qu’un retard, il faut se dire que ces pays, qui ont pour la plupart déjà des systèmes de drones américains, restent dans l’attente d’un vrai programme européen qui répond aux besoins d’aujourd’hui, mais, surtout, à ceux de demain », positive David Aguilar Rodriguez, directeur marketing du segment drone d’Airbus, en charge de ce programme attendu dans les forces à la fin de la décennie.

Chez Thales, où l’on se vente d’être leader pour piloter la base industrielle et technologique de défense des drones, le directeur du département dédié, Gilles Labit, égraine toute une gamme d’engins plus petits. Les débats ne sont plus de savoir s’il faut des drones ou non mais de comment bien les penser. Alors il guette ce qui se passe en Ukraine : « Il faut de la masse pour saturer les défenses ennemies. Un drone ne fonctionne plus seul. Il doit être connecté avec toute une série d’autres éléments. »

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Des munitions intelligentes qui se déplacent en meute

Les industriels planchent en effet sur de nouvelles révolutions. Chez Airbus, on développe par exemple les futurs wingmen de la prochaine génération d’avions de combat, le SCAF. « Un drone d’appui, ou wingman, est un coéquipier de l’avion qui va remplir ses propres missions », explique Bruno Fichefeux, directeur du programme SCAF. « Le pilote lui distribuera ses ordres et pourra faire prendre à ces appareils des risques plus importants que pour lui-même et son avion. Cela ouvre des possibilités considérables en termes tactiques. »

Chez MBDA, fabricant de missiles, on planche sur des « remote carriers », des effecteurs déportés : des sortes de munitions intelligentes qui, une fois tirées, vont participer à des missions complexes, en meute. Dans une démonstration, les fabricants présentent un scénario dans lequel quatre de ces remote carriers accompagnent une trentaine de missiles, tout en brouillant les radars adverses et en recalculant automatiquement les priorités de ciblage. Lorsque l’un des membres de l’essaim est abattu, les autres prennent automatiquement le relai et se rerépartissent les objectifs. Tout cela en totale autonomie mais en gardant, toujours, un homme dans la boucle pour valider les choix.

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Le marché des drones en transformation

Développer des drones militaires n’est plus une audace, même pour des start-ups. « Il y a une dizaine d’années, c’était très tôt », raconte Loïc Binard, directeur de Flying Robots. Créée en 2004, cette petite société vendait à l’époque aux forces spéciales françaises quelques exemplaires de son drone sous voile, capable grâce à ce design atypique d’emporter une charge conséquente. L’entreprise frôle la faillite avant de trouver un nouveau souffle : « A l’époque, les drones c’était nouveau en tant que tel. Alors un nouveau type de drone… C’était vraiment une curiosité. Aujourd’hui, c’est tout à fait possible. »

« Il y a une accélération notable », confirme Pascal Zunino, PDG de Novadem, à propos de l’intérêt des forces armées pour la question. « Il y a 17 ans, nous avions une grosse dualité civil et militaire dans nos contrats. Mais les Chinois ont totalement conquis le marché civil. Aujourd’hui, 80% de notre marché, c’est la défense. » Ses petits drones d’à peine un kilo, vendus au ministère des Armées par dizaines, sont déployés il y a trois ans au Sahel, où les fantassins l’utilisaient quotidiennement pour repérer leurs abords immédiats.

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