Les drones joueront-ils les trouble-fêtes pendant les Jeux olympiques de Paris l’été prochain ? Entre attaques terroristes ou simples perturbateurs, les autorités se préparent à ce risque. Pour cela, elles pourront compter sur une technologie de pointe développée par CS Group. Une responsable de cette grande société française présente ce dispositif à l’édition du soir.
La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques bat son plein au cœur de Paris, en ce 26 juillet 2024. Les péniches transportant les équipes nationales paradent sur la Seine. Fanions multicolores, athlètes tout sourire, foules en liesse… Le tableau – on l’imagine – est parfait.
Mais un petit bourdonnement se fait entendre à 500 mètres des quais. C’est un drone non identifié qui approche. Il ne fait pas partie des appareils déployés par la police pour la sécurité, ni de ceux des organisateurs et des médias. Pour l’instant, personne ne l’a encore en visuel, mais il apparaît clairement en rouge sur les écrans des agents de sécurité. Il a été automatiquement détecté par les capteurs du « dôme anti-drones » qui couvre la zone. Dans quelques secondes, il sera pris en chasse…
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« La principale menace » sur les JO
Ce scénario n’a rien d’utopique. Les responsables de la sécurité des JO de Paris 2024 s’attendent à y faire face, et sans doute plus d’une fois pendant la quinzaine. Ce genre d’alerte pourrait sérieusement perturber les festivités, qu’il s’agisse de simples drones pilotés par des spectateurs inconscients (leur utilisation est interdite en zone urbaine comme à Paris), d’appareils déployés volontairement par des activistes pour des « coups médiatiques », ou même d’attaques terroristes par les airs avec des charges explosives. Les drones représentent même « la principale menace à appréhender », selon Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, comme il l’a déclaré lors de la signature du protocole de sécurité pour la cérémonie, le 23 mai 2023.
Heureusement, tout au long des JO, les forces de sécurité pourront compter sur une technologie de pointe : des « dômes anti-drones » (appelés plus techniquement « systèmes lourds de lutte anti-drone »), qui seront activés sur de nombreux sites accueillant les manifestations sportives, du Stade de France au Vélodrome de Marseille. Il s’agit de « boucliers virtuels » déployés depuis 2016 sous le nom de Boreades par CS Group, une grande société française spécialisée dans le développement de systèmes critiques pour la défense et la sécurité.
Des sites sensibles protégés par ces « boucliers » en France
Ces « dômes anti-drones » – même si CS Group n’utilise pas cette sémantique, dérivée du « dôme de fer » déployé par Israël contre les attaques de roquettes – ont déjà fait leurs preuves sur des grands événements en France, comme l’Euro 2016, la Coupe du monde de rugby ou les défilés du 14 Juillet. Ils ont notamment servi à protéger le Stade de France, le Parc des Princes ou la place de la Concorde. Des systèmes de type Boreades sont aussi déployés sur différents sites militaires ou industriels sensibles en France. CS Group a également signé un nouveau contrat le 24 novembre 2023 avec l’aéroport international d’Addis-Abeba Bole (Éthiopie), qui lui a confié la protection de ses pistes d’aviation.
« Nous préparons le déploiement de nos systèmes sur les JO depuis des mois, dans la continuité de la Coupe du monde de rugby », explique à l’édition du soir Aurélia Pujol, responsable business développement de la lutte anti-drones au sein de CS Group. Sans donner une liste détaillée, pour des raisons évidentes de sécurité, elle précise que « plusieurs dizaines de sites » seront couverts par ce type de dômes, qui seront gérés directement par l’Armée de l’air, qui en est propriétaire.
Un engin ami ou ennemi ?
Concrètement, chaque site sera maillé par un réseau de capteurs (radars, caméras thermiques, détecteurs électromagnétiques…) délimitant un périmètre. En cas de détection d’un objet volant, ils alerteront le poste de commandement et signaleront sa position sur les écrans des opérateurs, en indiquant instantanément si cet engin est enregistré et accrédité pour voler dans la zone.
« C’est important de pouvoir faire très vite cette distinction, cela va déterminer la réaction de l’opérateur, explique Aurélia Pujol. En général, nous arrivons à repérer très facilement les drones des pilotes amateurs qui sont vendus dans le commerce, car ils signalent automatiquement leur position. Mais dès lors qu’un drone n’aura pas de signature réglementaire, il sera traité comme une menace. »
Dans ce cas, le « drone ennemi » est signalé en rouge sur les écrans de contrôle et une alerte est déclenchée. « Une commande est alors activée pour neutraliser la communication entre le drone et le pilote. Le signal est perturbé en émettant un « bruit » supérieur. » Un brouillage multidirectionnel peut même être déclenché pour neutraliser plusieurs dizaines d’appareils qui feraient irruption simultanément dans une zone protégée.
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Ne pas perturber l’ensemble des communications
Dans ce genre de situation, les autorités, qui ont la main sur la chaîne de commandement, ont intérêt à bien évaluer les risques. Leur préoccupation majeure étant d’éviter que le ou les drones tombent dans le public ou sur des compétiteurs, même si les modèles basiques ont tendance, lorsqu’ils perdent le signal, à regagner leur point de départ ou à se poser.
Ce type de neutralisation a un autre désavantage : le brouillage, qui s’attaque aux ondes 4G, 5G et au wifi, peut perturber aussi les drones « amis » (ceux de la police ou des médias, par exemple), ainsi que toutes les communications. On imagine les désagréments pour des dizaines de milliers de spectateurs ne pouvant plus utiliser leur téléphone portable, mais aussi pour les retransmissions télés et radio, ou pour les agents utilisant des appareils connectés au wifi pour contrôler les billets.
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Des drones munis de filets
En clair, « les autorités prendront leur décision en fonction du contexte et du type de menace », résume Aurélia Pujol. Pour limiter les dommages collatéraux, elles pourraient aussi choisir une autre option : le déploiement de drones anti-drones. Dotés d’un détecteur embarqué, ils peuvent prendre en chasse un appareil « ennemi » et le neutraliser avec un brouillage ciblé. Certains modèles sont même équipés d’un filet, qu’ils peuvent lancer sur un drone ennemi. En revanche, aucun ne sera a priori doté d’un armement pendant les JO. On ignore également combien de drones de ce type seront mobilisés sur les sites à protéger.
Reste à savoir comment les menaces évolueront à l’avenir. De son côté, CS Group suit de près les évolutions technologiques des petits appareils volants sans pilote, pour faire évoluer ses dispositifs. La lutte anti-drones ne fait sans doute que commencer…
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