Safran garnit encore un peu plus la panoplie des mesures anti-drones, en dévoilant sans doute la technologie la plus sophistiquée à ce jour pour lutter contre ce type de menace. L’industriel profite de l’imminence du salon de la défense Eurosatory, organisé à Paris du 17 au 21 juin, pour présenter le système Skyjacker, qui vise en particulier à contrer les attaques en essaim. Sa stratégie ? Induire les drones en erreur sur leur positionnement géographique. Un équipement qui sera utilisé lors des Jeux Olympiques, du 26 juillet au 11 août, et pourrait très vite être déployé par les forces armées en zones de conflit.
Comment fonctionne Skyjacker ? Il met en œuvre la technique dite de « spoofing », une version plus évoluée que le traditionnel brouillage, dénommé « jamming ». Tous deux interfèrent les signaux GNSS servant au positionnement par satellite, tels que ceux émis par Galileo (en Europe), Glonass (en Russie) et Beidou (en Chine). Mais le leurrage, s’il est plus compliqué à mettre en œuvre, est aussi bien plus efficace. «Skyjacker a la capacité de générer des fausses positions qui mettent les drones en déroute, résume Germain Samson, responsable commercial en systèmes de guerre électronique au sein de Safran Electronics and Defense. On peut éloigner la menace et non pas seulement la stopper.» Pour fonctionner, le système est par ailleurs couplé à une capacité de détection radar et d’identification optronique.
Des usages civils et militaires
Skyjacker remplace ainsi les signaux émis par les satellites de navigation (GPS, Glonass…) par des signaux modifiés, qui vont induire le drone en erreur sur sa position réelle. Ce leurrage fournit aux drones un changement permanent de leur faux positionnement, histoire de ne pas éveiller les soupçons. Safran a développé une sorte de canon à ondes qui émet un cône de signaux modifiés, et dont les effets peuvent se faire ressentir sur des distances comprises entre 1 et 50 km. De quoi protéger de vastes zones et déporter des drones vers les coordonnées d’une cible ne correspondant plus à sa véritable position. Skyjacker peut tout aussi bien contrer les drones isolés pilotés par un opérateur.
Fidèle à sa stratégie de raccourcir les délais de mise au point de ses produits sur fond d’économie de guerre, Safran a développé ce système en un temps record : six mois. Il faut dire que le groupe a pu s’appuyer en particulier sur des savoir-faire détenus par Orolia, une PME française acquise en 2022 et spécialisée dans le domaine du positionnement et de la navigation de très haute précision. La version de ce système qui sera déployée lors des JO a été développée avec Hologarde, un petit acteur français bien connu dans la lutte anti-drones. L’efficacité de Skyjacker a en outre été démontrée lors de l’exercice Coubertin Lad II, qui s’est déroulé en mars dernier, au niveau de la base aérienne 107 de Vélizy-Villacoublay (Yvelines).
Si Safran est dans les starting-blocks pour les JO, mais aussi pour le défilé du 14 juillet, l’industriel vise également une utilisation militaire de sa solution de leurrage GPS, en Ukraine notamment. «La menace des drones est de plus en plus forte sur les champs de bataille, confie Jean-Arnold, chef de programme Navwar au sein de Safran Electronics and Defense. Il s’agit de menaces à faibles coûts qui attaquent des cibles à forte valeur ajoutée, et cela coute très cher de se défendre.» Or, nombre de drones sont équipés de systèmes leur permettant de naviguer malgré les systèmes de brouillage GPS, comme c’est le cas des engins iraniens Shahed en Ukraine. D’où l’intérêt de les leurrer.
Le leurrage GPS fait florès
Skyjacker pourrait trouver sa place sur des navires, des sites terrestres, voire même des convois mobiles. «Des essais conduits sur des bâtiments de la Marine Nationale se sont également révélés particulièrement concluants et confirment l’intérêt de Skyjacker pour protéger de façon efficace et à coût maîtrisé des bâtiments de premiers rangs contre des drones», fait savoir le groupe. Safran assure par ailleurs que le faisceau de son système est ultra dirigé et que la portée est adaptée en fonction des cas de figure. Skyjacker ne peut en aucun cas perturber les avions qui passeraient non loin de son système, assure l’entreprise.
La technique du « spoofing » fait florès ces dernières années, utilisée à titre défensif et offensif à la faveur des conflits en Ukraine et à Gaza par les différentes forces en présence. Mais souvent de manière mal maîtrisée, du fait de la complexité technique de sa mise en musique. Au point même de perturber le trafic aérien dans une large zone allant de la Finlande à l’Egypte. Un phénomène en pleine expansion : des dizaines de milliers de brouillages sont détectés chaque année par les avions commerciaux, allant parfois jusqu’à perturber les opérations des compagnies aériennes. Non sans soulever au passage des questions sur la sécurité aérienne.
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