Pologne : aucune preuve de la vente de pièces pour des drones iraniens destinés à la Russie

, Pologne : aucune preuve de la vente de pièces pour des drones iraniens destinés à la Russie

Aucune preuve n’a été trouvée démontrant que la Pologne a vendu à l’Iran des pompes pour équiper des drones militaires, a déclaré le bureau du procureur polonais à propos de l’enquête en cours.

La chaîne privée Radio Zet avait rapporté, en citant des sources anonymes, que la société WSK Poznan avait vendu des pompes au fabricant de moteurs iranien Motorsazan Company. Ces pompes étaient à l’origine destinées à être utilisées dans des tracteurs, mais les pièces se sont retrouvées dans des drones que l’Iran a envoyés à la Russie.

La société, qui appartient à l’Agence de développement industriel de l’État polonais (ARP SA), a déclaré que le Bureau du procureur national et l’Agence de sécurité intérieure (ABW) « menaient une enquête sur l’exportation de pièces fabriquées par la société vers l’Iran ».

Le bureau du procureur national a immédiatement traité la question lors d’une conférence de presse jeudi (18 juillet), affirmant qu’il n’avait trouvé aucune preuve de l’utilisation des pompes dans les drones militaires envoyés en soutien à la Russie.

« Nos recherches n’indiquent pas que (les pompes) ont été utilisées de cette manière », a déclaré un porte-parole du bureau du procureur national. Il a souligné que l’enquête portait sur la vente de pompes à carburant à l’Iran, et non sur leur utilisation dans des drones.

« Bien sûr, je ne dis pas qu’elles n’ont pas été utilisées (dans des drones), mais il n’y a pas de preuve de cela », a-t-il ajouté.

L’enquête est en cours depuis deux ans, a-t-il précisé, ajoutant que le PDG de l’entreprise avait fourni des éclaircissements détaillés. Dans le cadre de l’enquête en cours, l’entreprise a été accusée de vendre des produits d’importance stratégique sans autorisation et risque jusqu’à 10 ans de prison.

Le porte-parole n’a pas pu préciser si l’entreprise avait violé les sanctions de l’UE contre la Russie en vendant des drones à double usage à l’Iran, qui soutient la Russie en lui fournissant des équipements militaires. Il s’est contenté de dire que l’affaire était très confidentielle.

L’Iran a fourni des milliers de drones « kamikazes » Shahed-136 à la Russie lors de son invasion de l’Ukraine en février — des drones qui ont été utilisés contre les défenses aériennes ukrainiennes afin de frapper les infrastructures.

Parallèlement, le ministre polonais de l’Intérieur, Tomasz Siemoniak, a souligné lors d’une conférence de presse jeudi (18 juillet) que le pays s’efforçait de mettre en œuvre les sanctions de façon rigoureuse et d’éviter les failles.

« L’administration fiscale nationale, en coopération avec d’autres services, mène depuis plusieurs mois des efforts intensifs pour s’assurer que les sanctions et les embargos ne sont pas contournés », a-t-il ajouté.

La Pologne est le pays de l’OTAN qui dépense le plus en faveur de la défense en termes de PIB, à hauteur de 4 % de son PIB. Elle a également été l’un des plus grands soutiens de l’Ukraine, tant sous le précédent gouvernement conservateur du PiS (CRE) que sous l’actuel gouvernement de libéral centriste de Donald Tusk (PPE/S&D/Renew).

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