«Verrouillé… Je prends les dispositions de combat… Paré pour le tir… Visuel… Ouverture impact… C’est bon moteur arrêté.» Mercredi 20 mars, l’hélicoptère de la frégate française multimissions (FREMM) Alsace a abattu un drone provenant vraisemblablement de la côte du Yémen. L’engin se dirigeait droit vers un navire civil en mer Rouge. Une partie de l’interception a été rendue publique dans une vidéo publiée sur X par l’Etat-major des armées.
EUNAVFOR ASPIDES ???????? | Interception par l’hélicoptère de la frégate ???????? d’un drone aérien en provenance du Yémen menaçant le trafic maritime civil en mer Rouge.
?? La priorité: assurer la liberté de navigation et la sûreté maritime de Suez à Ormuz https://t.co/pJjwPK2c8b pic.twitter.com/KQ8DD17hRLVOS INDICES
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— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) March 20, 2024
On y voit un navire de commerce puis un drone qui s’apparenterait à un modèle Samad-1 à longue portée de fabrication yemenite. L’engin est verrouillé par l’équipage de l’hélicoptère Panther qui confirme être paré à tirer puis obtient l’autorisation d’ouvrir le feu. L’on entend alors deux rafales de trois coups puis le drone touché disparait de l’écran.
La Marine nationale n’a pas fourni de détail sur l’arme utilisée pour détruire le drone, mais, selon le media spécialisé Le Marin, les Panther sont équipés d’une mitrailleuse de 7,62 mm maniée par un opérateur ou peuvent aussi embarquer des tireurs d’élite munis de fusils de 12,7 mm.
Des missiles à un million d’euros contre des drones bien plus modestes
La réussite de cette interception est une bonne nouvelle pour la Marine nationale. Engagée dans la mission Aspide pour la protection des navires civils au large du Yémen, cette dernière est en effet confrontée depuis plusieurs mois à un dilemme financier et matériel. Pour être sûres d’abattre les drones hostiles, ses frégates Languedoc, puis Alsace (qui a pris la relève dans la zone ndlr) ont dû plusieurs fois utiliser des missiles de croisière Aster produits par le missilier français MBDA. Depuis fin 2023, les bâtiments de la Marine nationale ont même dû les utiliser pour se défendre contre des drones lancés contre elles.
#MerRouge | Destruction de 4 drones hostiles en provenance du Yémen par des moyens maritimes, sous commandement ???????? @EUNAVFORASPIDES, et aériens.
?? Contribution à la liberté de navigation des bâtiments civils en transit dans la zone pic.twitter.com/a2uW0bRG7P
— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) March 9, 2024
Problème, cet équipement de pointe a été conçu pour riposter face à des avions ou des missiles ennemis. Il est disproportionné par rapport aux drones yéménites. S’il est capable de faire mouche dans un rayon de 30 kilomètres et à une vitesse de mach 3, l’Aster coûte surtout environ million d’euros l’unité… Contre quelques dizaines de milliers d’euros estimés pour les drones adverses.
«Le coût à prendre en compte n’est pas que celui du missile que l’on utilise, mais également le coût de ce que l’on protège», tempérait en début d’année le vice-amiral Emmanuel Slaars, commandant de la zone maritime de l’océan Indien dans une déclaration rapportée par le Point. L’amiral faisait référence aux frégates multimissions fraîchement livrées et dont le prix avoisine les 850 millions d’euros l’unité. En clair, la Marine ne peut se permettre de voir endommagée sa flotte déjà réduite et préfère donc y mettre le prix.
Les tourelles aidées par l’IA et les lasers comme alternatives
Justement, des alternatives existent. Outre le tir depuis un hélicoptère, les frégates peuvent utiliser leur tourelle de 76 mm. «C’est facile à dire, ce n’est pas facile à faire. Vous êtes le pacha d’une frégate : vous tirez le missile Aster, vous êtes à peu près certain de faire l’interception, avait résumé Sébastien Lecornu, ministre des Armées en février 2024 à l’Assemblée nationale. Vous voulez prendre un autre biais pour intercepter, vous attendez plus longtemps et votre cible est un peu plus proche.» Le gouvernement pense ainsi qu’une adaptation du système de tir des tourelles aidée par l’intelligence artificielle pourrait leur faire gagner en efficacité face aux drones. Pour l’instant, seul le destroyer anglais HMS Diamond a utilisé son canon face à un drone ennemi, en janvier dernier.
A plus long terme, les lasers, aussi efficaces et meilleur marché, devraient permettre aux navires de la Marine nationale d’arrêter de tirer des missiles pour neutraliser les drones hostiles. Le Royaume-Uni a ainsi testé au début de l’année un canon laser appelé DragonFire. D’une puissance de 50 KW, l’arme a officiellement réussi à abattre des drones qui arrivaient de plusieurs endroits et à plusieurs kilomètres de distance lors d’un test. Les Etats-Unis développent un système comparable pour leurs frégates de classe Arleigh Burke.
Et en France ? En 2022, la Direction générale de l’armement (DGA) a passé commande auprès de la PME orléanaise Cilas pour un prototype de son système laser Helma-P, capable notamment de neutraliser un drone à moins d’un kilomètre. Il pourrait être appelé à terme à constituer une solution pour les navires militaires français.
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