« Plus précis qu’un hélicoptère »: l’utilisation de drones pour l’épandage agricole bientôt autorisée?

, « Plus précis qu’un hélicoptère »: l’utilisation de drones pour l’épandage agricole bientôt autorisée?

Va-t-on bientôt voir les agriculteurs s’équiper de drones? C’est ce que souhaite permettre la proposition de loi « ferme France » étudiée ce mardi au Sénat. Une mesure parmi d’autres à laquelle s’oppose l’association Générations futures, qui déplore un retour en arrière.


Une loi veut autoriser l'utilisation de drone pour l'épandage agricole de pesticides

© RMC Une loi veut autoriser l’utilisation de drone pour l’épandage agricole de pesticides

Des drones pour l’épandage agricole de pesticides. C’est ce que propose la loi “ferme France” qui veut remettre le politique au dessus de la science et des règlementations européennes. L’utilisation des drones est pourtant interdite par l’Union européenne depuis 14 ans, et autorisée seulement sur les productions en biodynamie avec des produits qui ne sont pas issus de l’industrie pétrolière.

Depuis deux ans, Martin Bardieux, viticulteur à Vézelay, traite ses vignes en biodynamie et télécommande à la main pour contrôler un drone de 2,50 m d’envergure qui pulvérise 3 m au-dessus de la vigne.

“Une fois qu’il n’y a pas trop de vent, on a une qualité de traitement qui est vraiment optimale. En fait, le vortex des hélices plaque vraiment le traitement au sol”, explique-t-il.

Et puis, contrairement au tracteur, le drone ne tasse pas le sol entre les vignes. “Tu n’écrases pas le ver de terre et tu laisses pousser les racines”, décrit-il.

Une solution bien plus avantageuse aussi d’un point de vue économique. En effet, le coût du drone est de 20.000 euros. C’est 10 fois moins cher qu’un tracteur. C’est l’avenir pour Martin Bardieux et il faut l’autoriser aussi bien en agriculture biologique qu’en conventionnelle. “On considère le drone comme un hélicoptère. Alors qu’en fait, c’est beaucoup plus précis qu’un hélicoptère. Qu’on soit en produit chimique ou en agriculture biologique, on a tous à y gagner”, juge-t-il.

« Ça permet souvent de réduire la quantité »

Invité d' »Apolline Matin » ce mardi sur RMC et RMC Story, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a défendu l’utilisation de ces drônes.

« On peut avoir, dans certains cas, un intérêt à avoir des drones, pour répandre certains produits. Cela pourrait être valable en agriculture biologique. Pourquoi? Parce que ça permet de localiser et d’éviter qu’on en mette partout. Donc ça permet souvent de réduire la quantité. Alors, il y a une part de symbolique parce que ça vole et qu’on se dit que ça ressemble à ce qui se faisait auparavant, marginalement, avec des hélicoptères. Mais je ne suis pas sûr que les drones soient le sujet principal », a-t-il indiqué.  

Un risque de dispersion?

Un avis pas du tout partagé par François Veillerette, porte-parole de l’association Générations futures. « Prétendre maîtriser au centimètre près la pulvérisation des pesticides, c’est une blague », indique-t-il. Selon lui, il faut rester sur des pulvérisateurs au sol.

“Les dérives de produit vont aller beaucoup plus loin exposant des promeneurs, des travailleurs ou des résidents qui habitent à côté. Et ça, c’est quand même tout proprement inacceptable”, dénonce-t-il.

Aujourd’hui, en Europe, seules la Suisse et l’Autriche ont déjà autorisé l’usage de drones pour l’épandage.

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