Naval Group prépare l’ère des drones autonomes

Les baigneurs toulonnais n’ont pas idée de ce qu’il se passe devant les plages du Mourillon. Dans la discrétion des profondeurs de la grande rade, Naval Group teste régulièrement ses drones sous-marins, et notamment son démonstrateur de drone océanique (DDO), rebaptisé depuis peu XLUUV (1).

En attendant de déménager sur le site des Bormettes qui, à l’horizon 2027, abritera son centre d’excellence des drones, systèmes autonomes et armes sous-marines, l’industriel opère à partir du chantier naval IMS 700, plus habitué à accueillir des yachts de luxe. Depuis le printemps dernier, Naval Group y a en effet regroupé tous ses démonstrateurs, qu’ils soient de surface ou sous-marins, dans ce que Cyril Lévy, le directeur des programmes drones et systèmes autonomes et collaboratifs, se plaît à appeler « l’armadrone ».

Des drones toujours plus intelligents

À proximité de la Marine nationale, qui reste le principal client de Naval Group, mais suffisamment à l’écart du trafic maritime dense de la petite rade, cet « armadrone » est idéalement situé. Une facilité d’utilisation que Naval Group met à profit pour multiplier ses essais en mer. C’est qu’en matière de drones, les récents conflits, et plus particulièrement la guerre en Ukraine, nous ont appris que les choses évoluent très vite. Pour Naval Group, qui a l’ambition d’être le leader européen dans ce domaine, il n’y a pas une minute à perdre. « À l’horizon 2030, l’US Navy a annoncé qu’elle sera dotée d’une centaine de drones et systèmes autonomes. On ne peut pas attendre quinze ans avant de mettre sur le marché des produits », insiste Cyril Lévy.

Naval Group est dans les temps. Le programme belgo-néerlandais des chasseurs de mines, dont le premier exemplaire a été mis à l’eau au printemps dernier, en témoigne. À ce sujet, Cyril Lévy affirme que « Naval Group est le seul industriel à intégrer tout type de drones sur des navires de combat: aussi bien des drones de surface, que des drones sous-marins ou encore aériens ». Mais l’industriel voit plus loin et développe actuellement le concept d’autonomie décisionnelle contrôlée (ADC). Une technologie déjà présente dans ses torpilles lourdes F21 et qui rend « intelligents » les drones qui en sont dotés. « L’idée étant, non pas de mâcher le travail des drones en leur donnant par exemple des trajectoires à suivre, mais plutôt de leur fixer des objectifs porteurs de sens, comme chercher une cible d’intérêt, puis la suivre ou la filmer, le tout dans un cadre défini par un opérateur humain », précise Raphaël Goletto, chef de projet ADC chez Naval Group.

Mais cette intelligence doit encore acquérir la confiance des marins, les ultimes utilisateurs. Surtout si elle est installée à bord de drones sous-marins incapables de communiquer une fois sous l’eau. Pour ce faire, il n’y a pas de secret: « Il faut naviguer! L’intelligence artificielle, ça s’entraîne. Si on veut démontrer la fiabilité de l’autonomie décisionnelle contrôlée, on doit enregistrer un maximum de données pour nourrir le jumeau numérique grâce auquel on peut prouver le bon déroulement de la mission », détaille encore Cyril Lévy.

Les marins associés très tôt

Alors, que ce soit avec le drone de surface Remorina développé par sa filiale Sirehna, le Sterenn Du, catamaran tout juste arrivé dans la rade de Toulon, ou son XLUUV, Naval Group enchaîne les heures de navigation, en essayant d’y associer le plus souvent possible les marins. « Pour avoir confiance dans les solutions que l’on développe, le marin doit comprendre comment fonctionne l’intelligence artificielle que l’on embarque à bord de nos drones. Et plus on l’associera en amont, plus vite cette confiance apparaîtra », insiste un cadre de Naval Group. À noter que si les engins sont mis à l’eau depuis le chantier IMS 700, les essais sont menés depuis le bâtiment Euclide, un site que Naval Group possède à Six-Fours-les-Plages.

Raphaël Goletto précise: « On y prépare les missions des drones grâce à notre logiciel I4®Drones et on communique avec eux par une liaison sécurisée 4G ou 5G ». Une simple technologie civile.

1. Extra-large unmanned underwater vehicle ou démonstrateur de drone sous-marin de grande taille.

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