A quelques semaines de l’ouverture du salon Euronaval, le 4 novembre à Villepînte, Naval Group a commencé à dévoiler, mercredi 25 septembre, son nouveau catalogue de drones, en particulier des unités de surface de 6 à plus de 50 mètres, regroupées au sein de la gamme SeaQuest.
Sous l’eau et sur l’eau notamment, Naval Group a décidé de se lancer résolument sur le marché des engins robotisés, téléopérés ou capables d’évoluer de manière complètement autonome. Alors que l’industriel français poursuit le développement d’engins sous-marins (AUV/UUV), dont certains déjà connus comme l’ex-D19 au gabarit torpille (6 mètres de long pour 533 mm de diamètre) et le récent démonstrateur de drone océanique (DDO) de 10 mètres de long, ces véhicules conçus pour opérer sous la surface appartiennent désormais à une gamme nommée Seagent. Le D19 devient le Seagent M (pour Medium) et le DDO le Seagent XL.
Vers des navires autonomes fortement armés
Mais surtout, Naval Group commence à lever le voile sur de nouveaux drones de surface (USV), au sein d’une gamme baptisée Seaquest dont les différents modèles vont de 6 à plus de 50 mètres de long. Les plus imposants, qui sont encore des concepts, sont les Seaquest M (15 à 50 mètres) et les Seaquest L (+ de 50 mètres). Imaginées comme des navires autonomes ou semi-autonomes pouvant être mis en œuvre sans équipage, seuls, en meute ou combinés avec des bâtiments de combat habités, ces plateformes furtives à longue endurance peuvent être très fortement armées, avec par un exemple de nombreux missiles antinavire, des systèmes surface-air, de l’artillerie, des capacités de lutte anti-sous-marine ou encore de déploiement d’autres drones. On les imagine bien assurer un premier rideau défensif au large des côtes, conduire des missions d’interdiction, contribuer à une bulle de protection d’un groupe aéronaval ou encore mener des raids sur des objectifs adverses.
Seaquest M (en haut) et Seaquest L (en bas)
Pour le moment, il s’agit encore de projets très amont, l’autonomie de telles plateformes posant encore de sérieux problèmes règlementaires, seule l’US Navy s’étant pour le moment lancée dans l’aventure avec de premiers prototypes. Pour la plupart des autres forces navales, marine française en tête, il faut encore spécifier les besoins dans ce domaine et bien sûr élaborer une doctrine d’emploi, avant même de parler des questions budgétaires. Mais sur le plan technique, Naval Group veut être en mesure de proposer de telles solutions, appelées à émerger dans un futur qui n’est peut-être plus si lointain. Pour cela, l’industriel travaille sur plusieurs points clés, à commencer par le système de missions, nommé Steeris et qui est doté d’une autonomie décisionnelle plus ou moins poussée des drones (le niveau dépendra des clients), son développement et son apprentissage (le système faisant appel à de l’intelligence artificielle) se poursuivant grâce aux essais en mer menés avec les premiers démonstrateurs, comme l’ex-DDO ou encore l’USV Sterenn Du, depuis un centre dédié à Toulon. L’enjeu réside aussi dans la cybersécurité, un facteur crucial pour ces engins qui doivent impérativement être protégés de tout piratage.
Les compétences de Sirehna pour la dronisation
Ces travaux sont conduits au sein de la Direction Drones, systèmes autonomes et armes sous-marines (DSA), en étroite collaboration avec Sirehna, filiale de l’industriel spécialisée dans la dronisation et qui, au-delà de petites embarcations de type semi-rigides, a déjà équipé de systèmes de télé-opération des navires de belle taille. C’est en effet elle qui a installé les systèmes du Sterenn Du (17 mètres), mais aussi ceux employés pour tester le contrôle à distance sur les navires civils VN Rebel (80 mètres) en 2020 puis avec Jif Surveyor (31 mètres) en 2023. Sirehna conçoit et installe les systèmes, depuis les équipements permettant à un bateau de naviguer sans équipage jusqu’au contrôle/commande. Dans le cas des développements menés avec sa maison-mère, le contrôle/commande est intégré dans le système de mission Steeris, qui sera lui-même interfacé au système de direction de combat SETIS équipant les bâtiments de surface construits par Naval Group. Il sera ainsi possible d’obtenir un fonctionnement en réseau et de développer la veille et le combat collaboratifs, en combinant les capteurs et armements des plateformes conduites par des équipages d’autres inhabitées.
Le premier Seaquest S déjà construit et en essais
Au-delà des moyens et grands USV, à bien plus brève échéance, c’est-à-dire en fait dès aujourd’hui, Naval Group est désormais en mesure de proposer à ses clients des drones de surface de petite taille, dont il dévoile un premier modèle, le SeaQuest S (pour Small). Là, il ne s’agit plus d’une image de synthèse mais d’un système déjà construit, comme en témoigne la première photo de cet engin. Selon nos informations, cet USV a été réalisé par le chantier Couach de Gujan-Mestras dans le cadre d’un partenariat conclu cette année avec Naval Group. Longue de moins de 10 mètres, cette embarcation en composite, qui ne dispose d’aucun poste de pilotage, a été spécialement conçue pour pouvoir être embarquée sur un bâtiment de combat, typiquement une frégate, une corvette ou encore l’un des nouveaux chasseurs de mines développés pour la Belgique, les Pays-Bas et la France. Des essais sur une unité de la Marine nationale, peut-être une FREMM, pourraient d’ailleurs être rapidement conduits.
Le premier modèle de la gamme Seaquest S.
De ce que l’on voit sur les images publiées, la première version du Seaquest S est plutôt imaginée pour des missions de type ISR (Intelligence, Surveillance and Reconnaissance), avec la possibilité d’installer sur son mât intégré différents capteurs (radar, système optronique, guerre électronique). Un mât logiquement rabattable pour pouvoir être logé dans les niches des frégates ou corvettes, d’où il pourra être mis à l’eau et récupéré au moyen des bossoirs aujourd’hui employés pour des semi-rigides. Après de premières navigations dans le bassin d’Arcachon, cet engin imaginé comme une tête de série est semble-t-il récemment arrivé à Toulon pour la poursuite de ses essais.
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