Naval Group a développé un drone sous-marin de combat pour la Direction générale de l’armement

Contrairement à ce qu’affirmait l’académicienne Marguerite Yourcenar, ce n’est plus avoir tort que d’avoir raison trop tôt. Naval Group et son démonstrateur de drone océanique (DDO), un mini-sous-marin sans équipage qui enchaîne les plongées en grande rade de Toulon, en sont le parfait exemple.

L’industriel, qui, au cours de ces huit dernières années, a développé sur ses fonds propres le DDO en question, vient en effet de signer avec la Délégation générale de l’armement (DGA) un contrat pour la réalisation d’un démonstrateur de drone sous-marin de combat sans équipage (UCUV – Unmanned Combat Underwater Vehicle).

Une urgence opérationnelle

En visitant pour la première fois en 2020 le site Naval Group de Lagoubran (à Ollioules), et en découvrant par la même occasion la première version du DDO – « un programme alors plus ou moins secret », commente-t-il – Pierre Éric Pommellet, PDG de Naval Group, avait acquis la conviction que « le concept de combat naval allait évoluer » et que « les systèmes autonomes et les drones pourraient devenir l’un des piliers stratégiques de l’entreprise ».

La guerre en Ukraine et les attaques répétées des Houthis contre les navires de commerce en mer Rouge, lui ont donné raison. « Aujourd’hui, plus personne ne se pose la question de l’intérêt des drones navals », affirme Pierre Éric Pommellet. D’ailleurs, les cinq milliards d’euros que la loi de programmation militaire 2024-2030 consacrera aux drones en est la parfaite illustration.

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Développé sur ses fonds propres depuis huit ans par Naval Group, le démonstrateur de drone océanique, ici sur « l’armadrone » de Saint-Mandrier, va servir de base au futur démonstrateur de drone sous-marin de combat. (Photo Frank Muller). Photo Frank Muller.

Emmanuel Chiva fait le même constat. Citant les nouveaux déboires russes en mer Noire, qui ont encore perdu un navire de guerre coulé par un drone de surface ukrainien, le Directeur général de l’armement déclare: « On assiste à un retour du vrai combat naval. Un combat de haute intensité qui nous rappelle la Seconde Guerre mondiale et qui fait appel à des moyens modernes, mais frugaux ».

S’il fait partie des tout premiers à avoir cru en l’avenir des drones navals (alors directeur de l’Agence de l’innovation de Défense, il avait encouragé les travaux de Naval Group), Emmanuel Chiva met d’ores et déjà la pression sur l’industriel et son écosystème.

« L’urgence opérationnelle est là. Il faut aller vite. Ce n’est pas d’un démonstrateur technologique, mais d’un démonstrateur opérationnel dont on a besoin », martèle-t-il. Et d’ajouter: « Il ne faudra pas attendre que l’objet soit parfait pour pouvoir le tester, voire l’utiliser. Il faudra le rendre disponible pour les forces le plus rapidement possible ».

Une vingtaine de projets dans le monde

Les équipes de Naval Group sont bien conscientes de cette urgence. D’autant que l’industriel français n’est pas le seul à développer ce type de drones. « Il existe aujourd’hui plus de vingt projets dans le monde. Les États-Unis viennent d’ailleurs de mettre à l’eau leur démonstrateur opérationnel, mais on est dans la course », commente Noël Cornu, le directeur du programme UCUV chez Naval Group. Sans donner de date précise sur la « livraison » du démonstrateur, il déclare: « l’apologie des grands drones sous-marins aura lieu au cours de la prochaine décennie ».

D’ici-là, tout est ouvert. Que ce soit en termes de propulsion, comme d’armement, rien n’est encore figé. « Le DDO va nous permettre d’explorer différentes briques technologiques avant de faire les choix pour le futur démonstrateur de combat. On sait juste que ce dernier sera plus grand que le DDO (10mètres pour 10 tonnes) et qu’il devra aller plus vite, plus loin et pendant plus longtemps », précise l’ingénieur principal de l’armement Patrick Collignon, qui suit le projet pour la DGA.

Quant au risque de voir apparaître plus rapidement des appareils low cost, Cyril Lévy, directeur de la ligne de produits drones pour Naval Group, se veut rassurant. « Mettre au point des drones sous-marins est autrement plus compliqué. Il faut un minimum d’équipements. En navigation sous-marine, on ne peut pas se moquer de la technique ».

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