Dans son rapport, Mario Draghi préconise une réorganisation de l’industrie européenne de la défense, en constituant de grands groupes et en mettant en place une division du travail à l’échelle du continent. Il souhaite aussi voir instaurer une préférence européenne pour les achats militaires.
Dans son rapport de 328 pages assorti de recommandations, l’ancien Premier ministre italien a donné son aval au programme européen d’investissement dans le domaine de la défense (EDIP), que la Commission a proposé au printemps pour rendre l’industrie de l’Union européenne (UE) prête à la guerre.
« C’est à nous de le faire, ou ce sera une lente agonie », a-t-il déclaré lundi 9 septembre, lors de la présentation de ses recommandations pour l’avenir de la compétitivité de l’UE.
Dans le domaine de la défense, il préconise l’« européanisation » des chaînes d’approvisionnement et l’augmentation de l’« agrégation de la demande », tandis que l’EDIP fait encore l’objet de nombreuses discussions au niveau des États et que le Parlement n’a toujours pas désigné l’ensemble de ses négociateurs sur le dossier.
L’issue des débats, qui portent principalement sur le pouvoir à accorder à la Commission européenne, n’interviendra pas avant l’été.
Les recommandations de Mario Draghi soutiennent principalement la proposition de la Commission, qui appelle à plus d’intégration, à une consolidation des entreprises, à une demande agrégée et à des économies d’échelle.
Selon l’ancien président de la Banque centrale européenne (BCE), lorsqu’il s’agit de produire et de financer des équipements, la standardisation et l’interopérabilité des technologies devraient être les deux moteurs.
De cette manière, l’Italien suggère que les industries européennes fusionnent et se concentrent sur quelques grands projets. Il appelle également les entreprises à se mettre d’accord sur une division du travail, avec une « spécialisation profonde » des sites de production.
Pour l’économiste italien, les États membres de l’UE devraient investir dans des entreprises européennes, en appliquant les « principes de la préférence européenne en matière de marchés publics » et en concentrant une partie de leurs achats sur le continent — un principe défendu par Paris, mais critiqué par beaucoup d’autres.
Mario Draghi soutient également que les décisions relatives aux projets devraient être largement déterminées par l’industrie et ne pas reposer entre les mains des États membres, comme c’est souvent le cas, en raison de questions de sécurité nationale.
Les fonds pour les priorités communes d’abord
Contrairement à Enrico Letta, qui a publié au printemps un rapport sur la manière de rendre le marché unique de l’UE plus compétitif, Mario Draghi ne recommande pas de nouvelles sources de financement.
Ce dernier considère que les financements seront à trouver au sein d’un budget européen en augmentation sur sept ans, qui devrait être proposé en 2025 et mis en œuvre en 2027. Ensuite, les Européens pourront utiliser l’épargne privée disponible pour investir, par le biais d’une réforme de l’Union des marchés de capitaux.
Des modifications de la politique de prêt de la Banque européenne d’investissement (BEI), qui exclut actuellement le financement de la défense, devraient également être envisagées. Il est aussi indispensable de « clarifier » les cadres de l’UE, qui, selon l’industrie de la défense, l’empêchent d’obtenir des prêts.
En ce qui concerne l’émission de davantage de dettes communes de l’UE par le biais d’euro-obligations (eurobonds) — une idée fortement critiquée par l’Allemagne et les Pays-Bas — Mario Draghi soutient l’idée comme un complément et dans une perspective à long terme. « Les actifs communs sont un instrument », a-t-il déclaré aux journalistes.
D’où qu’il vienne, le financement européen de la recherche et du développement (R&D) doit être « accru et concentré sur des initiatives communes », écrit Mario Draghi, conformément à la réforme du fonds de R&D pour la défense envisagée par la Commission.
« Cette approche pourrait être développée par le biais de nouveaux programmes à double usage et d’une proposition de projets de défense européens d’intérêt commun afin d’organiser la coopération industrielle nécessaire », écrit l’ancien président de la BCE.
« Plusieurs secteurs nouveaux ou techniquement complexes — tels que les drones, les missiles hypersoniques, les armes à énergie dirigée, l’intelligence artificielle de défense et la guerre des fonds marins et de l’espace — nécessitent une coordination paneuropéenne », poursuit-il.
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a déclaré aux journalistes que, entre autres choses, la dette commune via l’émission d’euro-obligations devrait être envisagée. Au cours de l’été, elle a laissé entendre que les besoins d’investissement représentaient 500 milliards d’euros.
Selon elle, les États membres devront d’abord définir des projets européens communs nécessitant des investissements, puis décider s’ils seront financés par des fonds européens communs, par des contributions nationales, par le budget ordinaire de l’UE ou par de nouvelles ressources.
[Édité par Anne-Sophie Gayet]
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