Jérémy Ladoucette et Simon Leroy sont les nouveaux dirigeants de Flying Eye (22 salariés, CA 2022: 13,6 M€). Accompagnés notamment par Connect Pro (groupe Turenne), ils ont repris la société sophipolitaine, distributrice de drones civils professionnels en France.
Une passion immédiate
Les deux trentenaires se sont connus sur les bancs du collège. Après être passés en école de commerce, puis avoir suivi un parcours en finance à Londres pour l’un et en conseil en stratégie à Paris pour l’autre, ils se sont retrouvés aux États-Unis. Et c’est en tandem qu’ils ont voulu concrétiser l’envie d’entreprendre qui les animait. Celle-ci a pu voir le jour cette année, après avoir rencontré fin 2022 « un peu par hasard » Alexandre Thomas, fondateur de Flying Eye en 2009. L’ancien dirigeant va désormais les accompagner pendant au moins deux ans.Si Simon Leroy avait « beaucoup travaillé dans l’aéronautique au sein de Boston Consulting Group », le duo a « tout de suite trouvé dans le drone un produit intéressant, précise Jérémy Ladoucette. « C’est une industrie qui nous passionne, avec un immense potentiel, une technologie qui évolue très rapidement, de nouveaux usages que l’on découvre tous les jours et pour nous, la possibilité d’essayer de sélectionner des projets de croissance porteurs sur lesquels on pense pouvoir apporter de la valeur », ajoute-t-il.
Un grand nombre de clients sur le marché de la sécurité
Flying Eye compte aujourd’hui le plus gros de son portefeuille clients parmi les acteurs de la sûreté et de la sécurité (police, gendarmerie). Il vient notamment de remporter un nouvel appel d’offres d’un ministère français, un contrat bien plus important encore que celui remporté en 2021 avec le ministère des Armées portant sur plus de 2 000 micro et nano drones, pour un montant de 6 millions d’euros.
Des systèmes développés en interne
Dans cet univers ultra-prometteur, l’entreprise sait pouvoir aller bien plus loin encore, faisant valoir une expertise unique. Car si elle a une activité de distributrice, elle porte en son sein un atelier de R & D où sont développés ses propres systèmes de coupe-circuit parachute, de gestion de flotte, pulvérisation, test d’alarme incendie… Ainsi, la vérification du système de détection incendie de la Bibliothèque nationale de France aura presque représenté un jeu d’enfant grâce à des drones équipés de capteurs spécifiques. « Quand on a 8 mètres sous plafond, il faut monter des échafaudages, mobiliser du personnel, démonter. Cela prend 8 à 10 jours, explique Jérémy Ladoucette. Nous, nous l’avons fait en une demi-journée. »
Jongler entre technologie et réglementation
Sous les plafonds de la BnF mais aussi pour surveiller centrales nucléaires, pipelines, voies ferrées, sites industriels, pour détecter fuites ou intrusions, vérifier l’état de panneaux photovoltaïques ou prendre des mesures… la liste des cas d’usage ne peut être exhaustive tant la technologie avance à vitesse grand V. Seule ombre au tableau, la réglementation n’évolue pas avec la même célérité. C’est le cas par exemple de la livraison par drone qui n’est pas autorisée. « Il y a beaucoup de potentiel pour adresser les déserts médicaux et livrer par exemple des poches de sang », soulignent les dirigeants qui espèrent un assouplissement rapide. De même dans l’agriculture où l’utilisation de drones pour l’épandage de pesticides n’est pas autorisée en France.
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