Le drone de combat tricolore AAROK, un pari fou pour séduire les forces armées françaises

, Le drone de combat tricolore AAROK, un pari fou pour séduire les forces armées françaises

Personne ne l’avait pas vu venir. Au salon du Bourget, l’ETI francilienne Turgis & Gaillard a fait sensation en présentant pour la première fois son prototype de drone MALE (moyenne altitude longue endurance). Baptisé AAROK, l’appareil de 5,5 tonnes et de 22 mètres d’envergure est capable d’emporter 1,5 tonne d’armement lors de missions pouvant durer jusqu’à 24 heures. L’aéronef de combat se positionne clairement comme une alternative potentielle et souveraine au Reaper fabriqué par l’américain General Atomics et sélectionné en 2013 par les forces françaises, faute de solution tricolore crédible ou disponible.

Sûrs de leur coup, les dirigeants de Turgis & Gaillard ont loué leur espace d’exposition juste à côté du stand principal du ministère des Armées ! Un appel du pied plus qu’évident aux officiers de l’armée de l’Air et aux cadres de la DGA (Direction générale de l’armement) qui passaient par là. Ce petit poucet, qui n’emploie que 300 collaborateurs pour 50 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, veut ainsi percer là où les grandes entreprises de la défense française ont échoué, que ce soit Dassault Aviation, Airbus, Thales ou Safran

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Pragmatisme industriel

Le projet semble d’autant plus fou que la société n’est même pas avionneur. Turgis & Gaillard s’appuie d’une part sur une activité de bureau d’études et d’équipementier pour concevoir et produire des pièces aéronautiques civiles et militaires. Grâce à son savoir-faire dans les domaines de l’architecture des systèmes, de l’aérodynamique et de l’hydraulique, la société est fournisseur de rang 1 pour Dassault Aviation et Airbus. Elle s’appuie d’autre part sur une activité de maintenance des aéronefs civils et militaires. La société a décroché l’an dernier le contrat du maintien en condition opérationnel des avions Pilatus PC-6 de l’armée de Terre. L’audace et l’ingéniosité font partie de l’ADN de l’entreprise. Dès sa création en 2011, son bureau d’études avait imaginé le Gerfaut, un système d’armes permettant aux C-130 Hercules des forces françaises engagées au Mali d’utiliser les munitions guidées du Rafale.

Second point fort de la société : son pragmatisme industriel. Ses deux fondateurs, Fanny Turgis et Patrick Gaillard, respectivement présidente et directeur général, ne réinventent pas la roue et misent plutôt sur leur efficacité. «Le premier vol de l’AAROK est prévu d’ici à la fin de l’année ou au début de l’année prochaine», espère Patrick Gaillard. Soit moins de trois ans après le lancement du programme, financé sur fonds propres. Le mise en service opérationnelle pourrait avoir lieu dès 2025. A titre de comparaison, il devrait s’écouler quasiment dix ans entre la présentation du premier prototype de l’Eurodrone et sa livraison aux pays européens (Allemagne, France, Italie, Espagne)

Des usines en France

Dans le détail, l’entreprise préfère pousser l’innovation d’architecture plutôt que l’innovation technologique. Pour équiper l’AAROK en armement et en systèmes de surveillance électronique, les responsables prennent ce qui est disponible dans le marché. Ils n’hésitent pas à faire leurs emplettes chez Safran Electronics and Defence, qui développe par ailleurs le drone Patroller qui joue dans la division inférieure, celle des drones tactiques. Ainsi Turgis & Gaillard propose à ses futurs clients d’équiper l’aéronef de la boule optronique Euroflir de Safran, capable d’identifier des menaces à une dizaine de kilomètres, des missiles AASM (armement air-sol modulaire) avec une portée d’une trentaine de kilomètres, et même de la station de pilotage du Patroller… que les forces françaises connaissent déjà.

Ses équipements étant déjà prêts et développés, l’offre de l’AAROK se présente comme compétitive et correctement positionnée sur le marché. «Nous sommes moins cher qu’un Reaper américain et plus cher qu’un drone turc», indique Patrick Gaillard. Dernier atout et non des moindres, l’ETI francilienne offre des gages sérieux en matière de souveraineté industrielle. Elle garantit que le drone sera fabriqué en France. Outre son siège à Neuilly (Hauts-de-Seine), elle compte neuf usines en France. A Echirolles (Isère), elle fabrique des pièces d’aéronefs métalliques, en matériaux composites ou en céramique. A La Farlède (Var), son usine conçoit et apporte des modifications sur les aéronefs. A Albaret-Sainte-Marie (Lozère), la société développe des moyens de soutien et des outillages de production pour les avions militaires (Rafale, Mirage 2000, A400M, Patroller).

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