Les autorités roumaines ont finalement reconnu mercredi (6 septembre) la présence de pièces de drones russes sur leur territoire, après avoir nié les preuves photographiques accablantes fournies par l’Ukraine.
Lundi (4 septembre), le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a révélé que Kiev disposait de preuves photographiques démontrant que des drones russes avaient violé l’espace aérien roumain lors d’une attaque nocturne sur le port ukrainien d’Izmaïl.
« Nos partenaires ont tendance à essayer de ne pas surenchérir dans l’interprétation de certains évènements afin de ne pas s’impliquer dans un conflit direct », a déclaré M. Kuleba.
Lors d’une visite à Berlin, le ministre roumain des Affaires étrangères Luminița Odobescu et le ministre de la Défense Angel Tîlvăr ont démenti cette information.
Le ministère de la Défense nationale a souligné que ses unités « avaient suivi en temps réel la situation concernant les attaques de drones russes […] sur les infrastructures proches des ports ukrainiens sur le Danube ».
Malgré la diffusion continue d’informations et de vidéos sur les réseaux sociaux, le président roumain Klaus Iohannis a nié avec véhémence l’incursion de drones russe mardi. « Aucun drone ni aucune autre pièce d’un tel engin n’a atteint la Roumanie », a-t-il déclaré depuis la base militaire de Cincu, dans le centre du pays.
« Si le président du pays le dit, je le crois », a déclaré le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel, qui a assisté à la conférence de presse conjointe avec le chef d’État roumain.
Cependant, le même jour, des experts militaires ont découvert des pièces de drone dans le village de Plauru, dans le bras de Chilia du Danube, en face de la ville ukrainienne d’Izmaïl.
M. Tîlvăr a déclaré qu’il avait fait part de l’incident aux alliés de l’OTAN, mais qu’il n’avait pas jugé nécessaire de convoquer le Conseil suprême de la défense nationale.
Lors de l’ouverture du sommet de l’Initiative des Trois Mers (3SI) à Bucarest, M. Iohannis a souligné la gravité de la situation. « S’il est confirmé que ces pièces proviennent d’un drone russe, une telle situation serait totalement inadmissible et constituerait une grave violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Roumanie, un allié de l’OTAN », a-t-il déclaré.
« De telles attaques contre l’infrastructure civile ukrainienne, qui constituent des crimes de guerre, ont lieu à une très courte distance de la frontière roumaine. Cependant, nous sommes vigilants et en contact permanent avec les autres alliés de l’OTAN », a ajouté M. Iohannis.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a évoqué l’incident dans un discours. « Que se serait-il passé si [le président russe Vladimir] Poutine avait réussi à prendre pied en Ukraine ? »
[Édité par Anne-Sophie Gayet]
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