Les secteurs militaire et civil doivent coopérer pour construire un réseau de navires, de sous-marins et de drones destinés à protéger les infrastructures critiques, a confié à EURACTIV le PDG de Fincantieri, l’un des plus grands groupes de construction navale au monde.
Des systèmes tels que les drones et les sous-marins, fonctionnant de pair avec d’autres capteurs à bord des navires, « collecteront des données, puis créeront un lac de données, transformées en informations, puis transférées en décisions, le tout au moyen d’algorithmes d’intelligence artificielle », a expliqué Pierroberto Folgiero.
« Le navire deviendra un système de systèmes », a-t-il déclaré.
La nécessité de protéger les infrastructures critiques s’est imposée dans les décisions politiques au cours de l’année écoulée, quand la Russie a montré qu’elle était prête à s’attaquer aux infrastructures critiques ukrainiennes en visant des hôpitaux, des centrales électriques ou encore des institutions.
Le sabotage des gazoducs NordStream à l’automne dernier a inquiété les Européens à propos d’autres vulnérabilités et a conduit à un renforcement de la surveillance des infrastructures.
L’UE et l’OTAN ont mis en place des plateformes de coordination et les membres de l’Alliance militaire ont convenu de renforcer la surveillance et d’anticiper les risques.
Fincantieri, un groupe également connu pour son sens de l’innovation, entend piloter le développement de technologies et de méthodes de surveillance des infrastructures essentielles en mer, telles que les câbles de communication sous-marins, les parcs éoliens ou les oléoducs.
La robotisation, clé du succès
Selon M. Folgiero, les navires devront à l’avenir constituer l’un des éléments constitutifs de la collecte de données en mer.
Pour ce faire, il faudra les équiper « de plus de capteurs et de plus [d’éléments] d’automatisation, afin de collecter ces données physiquement ».
L’homme d’affaires italien a insisté sur la nécessité d’utiliser des drones et des sous-marins pour la collecte de données.
Ce choix « est une question d’efficacité et d’efficience » fondée sur la taille et le nombre des éléments, a-t-il déclaré.
Cette méthode de travail est employée en Norvège, où VARD, une société dans laquelle Fincantieri a investi, a proposé des navires avec « un équipage léger ou sans équipage » et « pourvus d’un équipage facultatif » pour naviguer dans les eaux entourant les parcs éoliens. La société effectue également des opérations de contrôle, de maintenance, de réparation et de construction légère à distance.
La mer du Nord a été reconnue comme un point sensible pour les infrastructures critiques sous-marines, que la Russie espionne, selon les services de renseignement néerlandais.
L’automatisation
La réflexion de M. Folgiero repose également sur l’idée que les robots peuvent se déplacer plus rapidement et dans des endroits plus reculés que les humains.
Interrogé sur les avantages de l’utilisation des drones, il a répondu que « faire appel à une personne pour surveiller une infrastructure demande beaucoup d’argent, alors pourquoi vouloir y aller soi-même quand on peut y envoyer un robot ? C’est bon marché, c’est faisable ». « La robotisation est le mot d’ordre », a-t-il soutenu.
Bien que M. Folgiero ait loué le rôle des drones dans ce scénario, il a indiqué qu’il ne fallait pas « avoir l’impression que nous [Fincantieri] voulons être des fabricants de drones ».
L’avenir de l’entreprise réside dans l’intégration de systèmes, a-t-il ajouté. Il s’agit de « fournir des solutions, en connectant les éléments des meilleures technologies disponibles ».
« Nous voulons être un intégrateur de systèmes de choix pour les besoins complexes, et c’est alors à nous de décider ce qu’il faut produire, ce qu’il faut acheter, ce que nous risquons commercialement parce que nous garantissons l’efficacité de la solution », a-t-il déclaré.
Interrogé sur la vitesse et le nombre de drones que l’on peut introduire dans les réseaux de systèmes de collecte de données, il s’est abstenu de donner des chiffres et a déclaré qu’il s’agissait « d’une progression » et que ce n’était « pas facile ».
« Le concept de réseaux sous-marins nécessite de nouveaux protocoles : le sans-fil que nous connaissons [sur Terre] ne fonctionne pas [sous l’eau]. Il faut créer un réseau sous-marin », a-t-il indiqué.
À cet égard, Fincantieri a signé un protocole d’accord avec la société italienne C.A.B.I. Cattaneo, spécialisée dans la conception, l’élaboration et la fourniture de véhicules sous-marins pour les forces spéciales de la marine.
L’entreprise a annoncé début août qu’il était nécessaire « d’évaluer la coopération commerciale et industrielle dans le domaine des véhicules sous-marins et leur intégration dans des navires de plus grande taille ».
Le militaire seul ne suffit pas
Le PDG de Fincantieri espère profiter de l’innovation civile en matière d’intelligence artificielle pour traiter les données collectées en mer.
« Dans le domaine de l’intelligence artificielle, selon moi, […] le monde civil va croiser et alimenter le monde militaire », a déclaré M. Folgiero.
« La raison en est que l’intelligence artificielle n’a pas été validée par les militaires, puisque les services de renseignement ont besoin de données et que le lac de données est l’Internet », a-t-il déclaré en référence aux sources de renseignements ouvertes, qui sont accessibles et peuvent être utilisées par les militaires.
En revanche, les informations militaires classifiées dans différents pays rendent le partage des données plus difficile.
[Édité par Anne-Sophie Gayet]
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