«Changer de paradigme» et «passer en mode économie de guerre». Telle est, à en croire le commissaire européen Thierry Breton, l’urgence pour l’Union européenne (UE) alors que la guerre en Ukraine perdure et que la menace d’un retour de Donald Trump à la Maison blanche plane. Tandis que les élections européennes de juin approchent, le Français entend frapper fort en dévoilant, mardi 5 mars, un vaste programme européen industriel de défense («European defence industrial program», ou Edip).
Ce programme reprend les logiques des deux outils mis en place par l’UE pour répondre à l’invasion russe en Ukraine, à savoir le mécanisme visant à renforcer l’industrie européenne de la défense au moyen d’acquisitions conjointes (soutenues par le budget de l’UE) baptisé «Edirpa», ainsi que l’«action de soutien à la production de munitions», permettant de mobiliser 500 millions d’euros issus du budget de l’UE pour doper la production de munitions à destination de l’Ukraine, nommée «Asap». Avec Edip, la Commission entend fusionner les deux dispositifs et en élargir la focale pour soutenir au long cours la production de l’ensemble des équipements de défense en Europe.
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«On peut tout produire, mais pas assez»
Le programme Edip doit aussi servir à financer des «ever warm facilities», à savoir des sites industriels spécialisés dans la production de produits de défense qui seront maintenus «prêts à l’emploi». «Nous devons produire plus, plus vite et ensemble. La disponibilité des équipements européens de défense devient désormais un enjeu de compétitivité et de sécurité pour l’industrie de défense européenne», insiste le commissaire Thierry Breton. Dès lors, il faut que l’industrie de défense soit capable de répondre rapidement à d’éventuels pics de demande.
«Actuellement, la base industrielle est là en Europe. On peut tout produire, mais on ne peut pas produire en masse, pas assez vite», témoigne une source proche du dossier. L’UE entend donc financer une forme de «prise de risques» de la part des industriels, qui seraient amenés à garder leurs usines et autres sites de production fonctionnels, y compris les lignes de production nécessaires, afin de répondre à d’éventuels et soudains pics de la demande.
Créer des réserves industrielles de la défense
A cela s’ajoute une proposition visant à établir un mécanisme européen de ventes militaires, qui peut être décrit comme un «catalogue européen des équipements militaires disponibles en Europe». Une source bruxelloise ose employer l’expression de «futur Amazon de la défense», tout en admettant de pas «trop aimer ce terme, car nous parlons d’armes, quand même».
Ces équipements militaires viendront remplir d’éventuelles «réserves de disponibilités industrielles pour la défense». De telles réserves pourront être mises en place par une poignée d’Etats membres, dans le but d’avoir accès à des équipements spécifiques, et la Commission entend augmenter les taux de financement pour ces Etats qui consentent à acquérir des équipements en vue de remplir ces réserves stratégiques communes.
Le financement du programme encore inconnu
Par ailleurs, afin de donner davantage de visibilité aux industriels du secteur de la défense, l’exécutif européen devrait proposer d’une part la mise en place, pour les équipements de défense, de contrats d’achats anticipés (ou «advanced purchases agreements», APA, comme cela avait été le cas avec les vaccins durant la pandémie de Covid-19) et d’autre part, des accords d’écoulement («offtake agreements», comme cela existe pour les achats de gaz dans l’UE). La grande inconnue reste celle du financement de programme, qui dépendra surtout de l’accueil que lui réserveront les 27 pays de l’UE.
La Commission espère un accord dès début 2025. Les discussions risquent d’être plus ardues au sein du Conseil de l’UE, entre Etats, qu’au Parlement européen. Mais pour ce dernier, les travaux ne pourront débuter qu’après la plénière constitutive de la dixième législature, en juillet. Quant à la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, elle a estimé fin février devant les députés européens que «la menace d’une guerre n’est peut-être pas imminente, mais elle n’est pas impossible», avant d’appeler l’Europe à «dépenser plus», «dépenser mieux» et «dépenser européen» en vue de «booster [sa] capacité industrielle de défense au cours des cinq prochaines années».
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