On connaît les drones avec télépilotes, dont l’usage est maintenant très répandu. Un nouvel usage monte en puissance : les drones autonomes, des « drones in box » qui fonctionnent sans télépilotes. A Servian, près de Béziers (Hérault), l’entreprise Instadrone, qui a constitué le premier réseau de téléopérateurs de drones sous licence de marque en France (33) et annonce à ce jour quelque 9.000 missions opérées par an, prend ce virage. Son fondateur et dirigeant, Cédric Botella, souligne que cet usage de drones sans pilote est déjà très répandu en Chine, où « 10.000 systèmes sont installés sur des sites industriels ».
Créée il y a dix ans par cet ancien gendarme et détenue à 30% par la société de Xavier Niel Iliad Free depuis 2020, Instadrone fonctionne comme un bureau d’études, proposant des prestations techniques réalisées par drones pour des missions de cartographie ou de topographie, d’inspection d’ouvrages d’art, parcs éoliens ou photovoltaïques, de suivi de chantier, d’inspection aquatique et subaquatique, ou d’agriculture de précision (50.000 hectares de captation de données pour le groupe Telespazio en 2024). Parmi ses clients, elle compte des grands groupes comme Suez, Veolia, Enedis, Total, EDF, Free Mobile ou Altametris (SNCF), pour un chiffre d’affaires 2023 de 6,5 millions d’euros. La PME, qui emploie 32 salariés, compte une trentaine d’agences en France et sept à l’étranger (Pologne, Maroc à Agadir et Rabat, Sénégal, Oman, Espagne et Tunisie).
Lever le doute en cas de suspicion d’intrusion
« Free était notre plus gros client, mais quand Free est passé à la fibre, nous avons cherché de nouveaux débouchés, comme le drone automatique ou « drone in box », baptisé « DJ DOCK 2 », raconte Cédric Botella à La Tribune. Il s’agit d’un partenariat entre Instadrone et Flying Eye, un distributeur de drones professionnels basé à Antibes qui nous fournit aussi la brique logicielle. Le boîtier qui héberge le drone est chinois. »
L’objectif : proposer le drone autonome à des sites industriels pour des opérations récurrentes d’inspection, de cartographie ou de sûreté des installations.
« Souvent, les sociétés réfléchissaient à deux fois avant de faire intervenir un drone avec pilote car ça a un certain coût, explique Cédric Botella. Le drone autonome permet d’augmenter les opérations d’inspection et d’améliorer la sécurité des sites, notamment en accélérant une levée de doute en cas de suspicion d’intrusion ou en repérant un début d’incendie – le drone autonome peut être programmé pour opérer des rondes toutes les heures par exemple – ou de suivre d’encore plus près la gestion des stocks ou les flux de circulation sur le site… Il devient un outil du quotidien. »
Comment ça marche ? Des plans de vols ont été préalablement enregistrés. Depuis sa box, le drone décolle en 45 secondes, soit parce qu’il a été programmé, soit sur commande humaine d’un agent de sécurité sur place ou depuis le centre Instadrone à distance. Cédric Botella estime que ce nouvel outil autonome « va permettre de libérer les télépilotes qui pourront se spécialiser sur les missions à valeur ajoutée ».
Autorisations de la DGAC
Instadrone a déjà installé un premier système de drone autonome sur un site industriel de Béziers, et commence à commercialiser la solution, sur le modèle de la location adossée aux services associés (réglementation, maintenance, plans de vols,…). Cédric Botella indique avoir obtenu l’autorisation de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) pour cette première installation et ne doute pas d’obtenir les suivantes : « Nous avons mis en place toutes les mesures nécessaires : un parachute, une zone de geofencing qui crée une zone dont le drone ne peut sortir, et bien sûr le respect du RGPD ».
« Ce service va intéresser les carrières, les sites de déchetteries et de stockage des déchets, les sites Seveso, les sites industriels à risque, et à terme probablement les zones industrielles ou grands centres commerciaux », imagine Cédric Botella.
Sur le marché, une solution existe déjà : le drone Hoverseen. Ce drone français de surveillance est lui aussi un drone automatisé de type « drone in a box » destiné à la surveillance et l’inspection de sites industriels, « mais un peu plus cher que nos prestations qui se situent dans une fourchette de 1.200 à 1.600 euros selon les options choisies », indique le dirigeant héraultais qui ambitionne « de généraliser le système ».
Un pas dans l’acceptabilité de la livraison par drones ?
Cette pratique pourrait, au passage, contribuer à améliorer l’acceptabilité concernant l’usage des drones pour opérer des livraisons. Instadrone a déjà engagé une expérimentation en collaboration avec le groupe montpelliérain de laboratoires d’analyses Inovie, sur la livraison par drones de flacons sanguins à des fins d’analyse.
« Nous avons obtenu l’autorisation de tests de la DGAC pour un couloir de vol entre le plateau technique Inovie et la clinique Saint-Jean, afin d’engranger de l’expérience et de l’analyse de risque, détaille Cédric Botella. Aujourd’hui, nous attendons les autorisations de vol commercial sur 5 à 7 couloirs de livraison vers différentes cliniques et hôpitaux du territoire… Le déploiement du drone autonome devrait améliorer l’acceptabilité des livraisons par drone. »
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