L’armée de Volodymyr Zelensky confirme avoir utilisé des « drones dragons » contre la Russie.
Plusieurs vidéos montreraient l’aéronef en action dans plusieurs régions ukrainiennes.
Zoom sur ce drone cracheur de thermite qui brûle tout sur son passage.
Il doit son nom aux flammes qu’il fait pleuvoir sur le champ de bataille. Les forces armées ukrainiennes ont affirmé ce mercredi 4 septembre avoir déployé des « drones dragons » contre la Russie dans la région de Kharkiv. Sur les images, un aéronef survolant une forêt déverse sur plusieurs dizaines de mètres un liquide incandescent sur des positions russes.
Le liquide peut atteindre jusqu’à 2500°C
« Les drones d’attaque sont nos ailes de la vengeance, transportant le feu directement du ciel », a écrit l’armée dans un message publié sur Facebook. De quoi pousser Kiev à décrire les engins comme « une véritable menace pour l’ennemi, brûlant ses positions avec une précision qu’aucune autre arme ne peut atteindre ».
Une autre vidéo, apparue quelques jours plus tôt sur un canal Telegram, est encore plus impressionnante. Elle montre ce qui semble être un petit drone survoler la canopée à très basse altitude. Au bout de quelques secondes, il déverse un torrent de flammes, qu’il crache sur des dizaines de mètres. Il laisse derrière lui une trainée de lave, qui provoque une violente explosion au milieu des arbres. Cette frappe a été géolocalisée dans la région de Zaporijia, dans une zone sous contrôle russe, à trois kilomètres de la ligne de front.
A « dragon drone » in the Kharkiv direction. 📹: 42nd Mechanized Brigade pic.twitter.com/4M1qAJdx3o — Defense of Ukraine (@DefenceU) September 4, 2024
Pour devenir aussi redoutables, les drones ne sont pas équipés d’un lance-flammes, mais d’une munition baptisée « thermite », selon plusieurs médias ukrainiens. Cette substance incendiaire, venue du monde industriel, a été largement utilisée dans un contexte de guerre, notamment lors de la Seconde Guerre mondiale, pour détruire des structures fortifiées et des équipements militaires. Composée le plus souvent d’un mélange d’oxyde de fer, donc de la rouille, et d’aluminium, elle va « provoquer une réaction très exothermique », comme nous l’explique l’ingénieur Marc Chassillan, expert en système d’armes. La chaleur produite peut alors être supérieure à 2000°C.
Ce cocktail incandescent est ensuite déversé depuis ce qui semble être un pot de fer accroché au drone. Le composé chimique va alors transpercer tout ce qui se trouve en bas, dont des véhicules blindés.
L’Ukraine a donc visiblement ressorti cette technologie des livres d’histoire pour l’adapter aux drones. Une arme à la fois ancienne dans son concept, mais « originale » dans son utilisation, comme le faisait remarquer sur LCI l’expert en système d’armes. « Tout ceci n’est pas sophistiqué, ce n’est pas de la haute technologie, mais c’est une mise en avant astucieuse de procédés et de moyens connus ». Et une nouvelle illustration de la faculté des ingénieurs militaires ukrainiens à faire évoluer ces drones pour riposter à l’invasion russe, lancée il y a plus de deux ans.
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