De l’ombre à la lumière. Bastien Mancini, le président et cofondateur de Delair, fabricant de drones à voilure fixe, enchaîne les interviews et les plateaux de télévision depuis quelques jours.
Il faut dire que la visite de Sébastien Lecornu, jeudi 29 février, dans les locaux de cette discrète entreprise installée à Labège (Haute-Garonne), aux portes de Toulouse, n’est pas passée inaperçue. Car, dans le sillage des nouvelles mesures annoncées par le président de la République, Emmanuel Macron, pour fournir plus d’armes à l’Ukraine, le ministre des armées n’est pas venu les mains vides.
Il a annoncé commander 100 munitions téléopérées (MTO) à cette PME, qui seront livrées en juin ou juillet. Cet achat, qui comporte en tout 2 000 MTO, s’inscrit dans le cadre du programme Colibri, du nom de l’appel à projets lancé en 2022 par l’Agence de l’innovation de défense.
« Stocks importants »
Delair n’est pas la seule entreprise à la manœuvre : elle est associée à Nexter, le fabricant des canons Caesar. Un autre consortium a été retenu, rassemblant le droniste Novadem et le missilier MBDA. « Ces drones-suicides ou drones-kamikazes sont essentiels sur le champ de bataille et sont un complément très important dans la manœuvre de contre-offensive ou de défense de la ligne de front en Ukraine », avait expliqué Sébastien Lecornu, lors de sa venue à Labège. « [Ils] vont aussi servir pour les besoins de l’armée française », avait-il ajouté, sans toutefois détailler la répartition.
Depuis l’atelier de fabrication de Delair, le ministre a également renouvelé une commande de 150 drones d’observation et de reconnaissance, tous financés par l’Etat et destinés à l’Ukraine. Ce nouvel achat, composé de 2 modèles de drones résistant au système de brouillage russe – le DT26 (15 kilos, vol de trois heures et rayon d’action de 50 kilomètres) et l’UX11 (1,4 kilo, vol d’une heure et vingt minutes et rayon d’action de 10 kilomètres) –, succède à une première commande de 150 aéronefs sans pilote du même type, passée par l’armée française, en juillet 2023, pour Kiev.
Pas de quoi déstabiliser Bastien Mancini. « On ne tombe pas de l’arbre quand on prend un pic de commandes, assure, serein, le président de 44 ans. On ne produit pas à la commande. Nous disposons de stocks importants par modèle. C’est un coût, mais on prend des risques pour être capables de répondre vite. Nous sommes sur un marché compétitif, dominé par le droniste chinois DJI. »
Il y a une place à prendre
Pour livrer en temps et en heure sur le marché concurrentiel du drone, Delair, qui a réalisé 10 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023, mise sur un autre atout. Cette PME de 100 salariés, et parmi eux 25 techniciens de production et une quarantaine d’ingénieurs, maîtrise en interne toute la chaîne de fabrication, du dessin du prototype à la découpe de la fibre de verre, jusqu’à l’assemblage des pièces de l’engin volant en passant par la peinture. « On ne dépend pas de partenaires. Ce qui nous permet d’être réactifs quand nous augmentons les cadences », affirme cet ancien salarié du Centre national d’études spatiales.
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