Les élections législatives et présidentielles en Turquie auront lieu le 14 mai prochain. À moins d’un mois de ces élections, les sondages montrent le président actuel Recep Tayyip Erdogan en difficultés. Mais le président n’a pas dit son dernier mot. Il joue notamment la carte du développement l’armement turc et se positionne comme chef militaire. Recep Tayyip Erdogan met en avant les innovations et les prototypes de l’industrie de la défense turque. Une partie de l’électorat turc est sensible à l’image d’une Turquie qui compte sur la scène militaire internationale.
La semaine dernière, le 10 avril 2023, le président turc a fièrement inauguré le plus grand navire de guerre du pays, le TCG Anadolu : « Grâce au TCG Anadolu et ses particularités, nous deviendrons un pays pionnier en matière de technologies, de systèmes et de solutions révolutionnaires. » La particularité de ce bâtiment, c’est qu’il s’adapte à la guerre du 21e siècle, car il peut accueillir sur son pont des hélicoptères mais aussi des drones. C’est un bateau de plus de 200 mètres de long.
La Turquie se positionne comme un constructeur militaire
La Turquie est membre de l’Otan. Ces dernières années qu’Erdogan pousse le développement de l’industrie de l’armement. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. À l’arrivée d’Erdogan à la tête du pays il y a 20 ans, le chiffre d’affaires du complexe militaro-industriel était d’un milliard d’euros. Il est aujourd’hui de 10 milliards d’euros.
L’objectif de la Turquie, c’est de devenir de plus en plus indépendante militairement et de ne plus dépendre d’autres fabricants internationaux pour renforcer son arsenal. Trois entreprises d’armement du pays font partie du top 100 des plus grandes sociétés d’armement dans le monde.
Une stratégie qui remonte aux années 70
Cette stratégie remonte aux années 70, bien avant l’arrivée d’Erdogan à la tête de la Turquie. En 1974, la Turquie envahit une partie de l’île de Chypre. Conséquence, les États-Unis décident d’un embargo sur les livraisons d’armes à destination de la Turquie. Et les Turcs comprennent alors à quel point ils dépendent des fabricants étrangers. C’est à partir de cet événement qu’ils décident de développer leur propre industrie de défense.
Le président Erdogan, début des années 2000, donne un coup d’accélérateur à cette politique militaire, avec une vraie volonté de contrôle des entreprises de l’armement. La majorité d’entre elles sont certes privées, mais c’est l’Etat turc qui en est l’actionnaire majoritaire.
Les fleurons de l’industrie militaire turque
La pièce maîtresse de l’industrie de défense turque, c’est le drone Bayraktar. Bayraktar, c’est une société qui est codirigée par un des gendres d’Erdogan, ce qui illustre autrement la proximité entre l’état et l’industrie de l’armement. D’un point de vue militaire, le drone Bayraktar a fait ses preuves en Lybie, en Azerbaïdjan, mais surtout en Ukraine, où il est utilisé par l’armée ukrainienne avec succès. C’est un atout indéniable pour la campagne électorale d’Erdogan.
Les Turcs développent aussi leur premier char de combat, le char Altay. Au mois de mai, des essais doivent être réalisés. Mais concrètement, la fabrication en série ne commencerait qu’en 2025.
Autre pièce majeure en développement, un avion de chasse qui se présente comme une alternative au célèbre F-16 américain. C’est l’avion de combat turc TF-X. Le prototype est censé voler d’ici la fin de l’année 2023. Enfin, les industriels turcs travaillent sur toute une série d’autres objectifs militaires avec des véhicules blindés, des obusiers, des avions de patrouille, des hélicoptères, un sous-marin, etc.
La Turquie a-t-elle les moyens de ses ambitions militaires ?
C’est la question qui fait mal. La Turquie fait face à une crise économique majeure avec une inflation à 50 pourcents. À cela s’ajoutent les conséquences des tremblements de terre de février dernier. La reconstruction devrait coûter des dizaines de milliards d’euros.
Le président Erdogan affiche son ambition militaire turque, mais il est confronté à la réalité des chiffres. Des programmes militaires sont annoncés, puis reportés. La question qui se pose donc pour les élections, c’est à quel point cette politique militaire va jouer et sera suffisamment séduisante pour les électeurs turcs.
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