LA TRIBUNE – Quels étaient les contours de la zone d’essais en vol opérée par Cesa drones depuis 2015 ?
Nicolas PARANT – C’est une bande de 50 km de long sur 5 km de large au-dessus de l’océan Atlantique, entre les plages de Vendays, au Nord, et d’Hourtin, au Sud. C’était déjà un outil unique en France mais qui restait perfectible. Le gros inconvénient c’est qu’il fallait impérativement décoller de la plage de Vendays pour ne pas avoir à survoler d’habitations. C’était un peu compliqué même si cela n’empêchait pas les clients de venir y effectuer des tests en vols parce qu’il n’y avait rien d’équivalent en France.
Les zones à longue élongation, dites BVLOS (Beyond visuel line of sight), permettent au drone de voler au-delà de la distance visible par l’œil du pilote. Elles sont indispensables pour permettre aux acteurs de la filière de tester leurs drones mais elles sont rares en raison des risques liés au sol, c’est-à-dire les habitants et habitations, et ceux liés à l’air, qui correspondent aux servitudes aériennes et aux autres appareils volants. Le survol maritime permet de résoudre ces deux problèmes tout en comportant une restriction importante : nous ne pouvons voler que d’octobre à mai pour éviter la période touristique et le risque incendie pendant la saison estivale.
Qu’est-ce qui a changé en 2023 ?
Jusque-là nous opérions depuis notre base de départ à Sainte-Hélène à 25 km de la côte. On réfléchissait donc à créer un corridor aérien pour accéder à la plage depuis Saint-Hélène mais c’est un sujet complexe. Depuis mi-avril, nous disposons d’une nouvelle zone à Hourtin, à la pointe nord du lac d’Hourtin, située à 10km de la plage ce qui nous a permis de créer officiellement un corridor au-dessus des pins nous permettant enfin de rejoindre directement notre zone de vol océanique. Cela nous dispense de devoir décoller de la plage sur le domaine public, au-milieu des badauds.
C’est un vrai atout mais nos clients nous demandent également de pouvoir réaliser des tests sur des distances de vol toujours plus longues, au-delà des 50 km, pour rôder leurs systèmes de vols, leurs commandes et leurs capteurs de communication et vidéo. C’est précisément pour cela que nous venons d’obtenir auprès de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile), de la DGA (Direction générale de l’armement) et de la Base aérienne de Cazaux l’extension de notre zone à longue élongation de 25 km vers le Nord et 25 km vers le Sud. Nous disposons donc désormais d’un couloir de 100 km de long sur 7 km de large pour opérer des vols entre 1.000 et 3.000 pieds (entre 300 mètres et 900 mètres d’altitude, NDLR). Cela se fera au départ d’Hourtin et toujours d’octobre à mai donc les premiers vols auront lieu cet automne.
Cliquez sur la carte pour l’agrandir. En rouge, le périmètre élargi de la zone d’essai de Cesa Drones (crédits : Bordeaux Technowest).
Quels sont les objectifs de la zone d’essai en cours d’autorisation à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac ?
En plus des vols à longue élongation, on a aussi beaucoup de demandes de nos clients, que ce soit des startups ou des grands groupes, pour réaliser ce qu’on appelle des « sauts de puce ». Ce sont des petits vols de 15 minutes, pas très haut ni très loin, pour lesquels il peut être fastidieux d’emporter tout le matériel sur le littoral. Notre objectif c’est de proposer un outil sécurisé, en jouant un rôle de tiers de confiance auprès des autorités, pour permettre aux entreprises d’opérer des vols dans des conditions optimales. Comme la DGAC, nous ne voulons plus voir de tests sauvages au-dessus des champs de maïs ou de la forêt landaise !
C’est pour ces raisons que nous travaillons depuis deux ans pour implanter une zone de vol à Mérignac, au cœur de la zone aéronautique. On a désormais trouvé un terrain qui appartient à l’aéroport de Bordeaux avec qui nous avons signé une convention pour y organiser la prochaine édition de l’UAV Show, le salon annuel du drone, du 10 au 12 octobre 2023. Si les premiers test sont concluants cet automne, on y travaillera sur les problématiques de vols en zone urbaine avec un projet de « vertiport », ces plateformes prévues pour des décollages et d’atterrissages verticaux de drones, à l’horizon 2026 ou 207. L’enjeu ce sont aussi les survols d’environnements urbains complexes en opérant des liaisons au départ de l’aéroport pour transporter par drones des marchandises puis, pourquoi pas des personnes à l’horizon 2030-2035 ! À Bordeaux, on pourra opérer des tests sur 60.000 m2 entre 15 et 20 mètres de hauteur. Plusieurs acteurs se positionnent sur ce type d’infrastructures en zone urbaine et la grosse échéance pour la filière ce sont les Jeux olympiques de Paris 2024 avec le projet de taxi volant porté par Volocopter depuis l’aéroport de Roissy.
Nicolas Parant, le directeur de Cesa Drones (crédits : Cesa Drones).
Cesa Drones
Hébergée par l’association Bordeaux Technowest, Cesa Drones est une SARL dirigée par Nicolas Parant et présidée par François Baffou, le directeur général de Technowest. Elle est chargée de gérer et commercialiser ses zones de vol en Gironde à Hourtin, Jonzac, Souge, Mérignac et bientôt Montendre. En moyenne, une quinzaine d’entreprises viennent y faire voler leurs drones sur une vingtaine de semaines.
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