Défense. Robots-chiens et essaims de drones : quand l’IA dope la course à l’armement

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Il y a encore quelque temps, il existait une ligne rouge que les chercheurs travaillant dans la recherche et le développement de l’intelligence artificielle (IA) refusaient de franchir : l’emploi de l’IA à des fins militaires. Chercheurs et entrepreneurs étaient unanimes dans leur refus d’utiliser cette technologie, que ce soit pour l’optimisation d’armes conventionnelles – type bombes et artillerie – ou le développement de systèmes d’armement permettant de mener à bien des missions sans intervention humaine. “Mission” étant, dans le jargon militaire, généralement synonyme d’“assassinat”.

Les défenseurs des droits humains les ont surnommés les “robots tueurs”, bien que techniquement on parle plutôt de “systèmes d’armes létales autonomes” (Sala). Ils existaient déjà en version “non intelligente”, tels que les systèmes de mitraillage automatiques déployés à la frontière par les autorités de la RDA. Ou bien les mines antipersonnel. Le principe est le même : une fois déployées, ces armes opèrent sans intervention humaine.

Au Cambodge, en Angola et en Bosnie, bien des années après la fin de la guerre, les mines continuent de faire des victimes. C’est pour cela que la communauté internationale a décidé de les interdire. En 1997, 164 pays ont adopté la convention d’Ottawa contre les mines antipersonnel. Ce qui n’empêche toutefois pas de nombreux gouvernements de continuer à les employer.

Aujourd’hui encore, des pays comme les États-Unis, la Chine, la Russie, l’Inde et le Pakistan – où l’industrie militaire pèse lourd dans l’économie – refusent de signer cette convention. Le texte n’interdit pas seulement l’utilisation ou le stockage de ces armes, il prévoit également le nettoyage des zones minées.

Les débuts d’une réglementation

Les négociations autour d’une convention interdisant les armes autonomes se heurtent aujourd’hui aux mêmes difficultés. En décembre dernier, une résolution en ce sens a toutefois été adoptée par les Nations unies, États-Unis compris (la Russie et trois de ses alliés ont voté contre, tandis que 11 autres pays se sont abstenus). Il ne s’agit pour l’heure que d’une déclaration d’intention.

On est encore loin d’une convention. Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, et la présidente de la Croix-Rouge internationale, Mirjana Spoljaric Egger, ont appelé les États à parvenir à un accord contraignant

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