Le Royaume-Uni annonce un fond de 742 millions d’euros pour démarrer le programme Tempest avec l’Italie et le Japon. L’objectif est que cet avion du futur soit opérationnel en 2035. Reste à régler la répartition des tâches entre industriels.
La course contre la montre est lancée pour mettre au point le premier avion de 6e génération d’Europe qui remplacera dans un peu plus d’une décennie les Rafale et les Eurofighter Typhoon. Face au Scaf, le Tempest pour lequel le Royaume-Uni vient d’annoncer un budget de 650 millions de livres (742 millions d’euros) pour lancer le programme.
« Cet investissement fait partie de plus de 2 milliards de livres sterling (1,13 milliard d’euros) de dépenses du gouvernement britannique pour le projet jusqu’en mai 2025 », précise le MoD (ministry of Defence).
Une autre tranche de financement doit permettre de « fusionner les technologies et l’expertise combinées des partenaires internationaux en Europe et dans le Pacifique », précise le MoD.
Accord stratégique avec Microsoft
Le Tempest est l’appareil du Global Combat Air Program (GCAP) mis au point par le Royaume Uni et l’Italie avec le Japon. BAE Systems, Leonardo et Rolls Royce assurent que l’appareil sera opérationnel dès 2035. Comme le Scaf (système de combat aérien du futur), ce programme repose sur un avion connecté à un cloud de combat et à des drones.
La partie numérique pourrait être assurée par Microsoft qui a signé un accord stratégique avec BAE Systems. Ce partenariat vise le développement « des capacités de défense numérique » basé sur la plateforme Azure Cloud.
Le Royaume Uni a pour partenaires l’Italie et le Japon qui n’ont pas encore annoncé le montant alloué au GCAP. La Suède devait entrer dans le programme avec Saab, constructeur du Gripen, mais a finalement renoncé malgré la signature d’un protocole d’accord en 2021.
Répartition des tâches
En décembre, des tensions étaient apparues entre Rome et Londres. Le ministre de la Défense italien Guido Crosetto, co-fondateur du parti Frères d’Italie du Premier ministre Giorgia Meloni, s’inquiétait sur le rôle de l’Italie dans le programme Tempest et réclamait un avec les deux autres pays. Il soummettait la décision finale sur le montant à investir que lorsque la répartition égale des tâches serait définie.
De son côté, Tokyo n’a pas non plus précisé la part industrielle qu’elle compte apporter. La Force aérienne d’autodéfense japonaise (FAAJ) utilise des avions de combat américains, des F-15 et des F-35.
Face au Tempest, le NGF (New generation fighter) du programme Scaf (Système de combat aérien du futur) est lui déjà dans les starting-block. Ce programme piloté par Dassault Aviation et Airbus Defence & Space est entré dans sa phase industrielle il y a tout juste un mois.
Avec Thales, Safran ou encore MBDA, ces entreprises travaillent sur l’élaboration du chasseur, des drones et du système de combat. Un budget de 3,6 milliards a été consacré par la France, l’Allemagne et l’Espagne jusqu’en 2025 pour cette phase d’étude qui permettra de mettre au point un démonstrateur en 2027/2028.
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