Comment le nouveau chasseur de mines de Naval Group révolutionne la guerre à base de drones

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A Concarneau (Finistère), Naval Group a procédé le 19 octobre dernier à la mise à l’eau du Vlissigen, un chasseur de mines destiné à la marine néerlandaise. Le navire est impressionnant : long de 83 m avec un déplacement de 2 800 tonnes, il permet d’accueillir un équipage de plus de soixante marins. A sa poupe, un grand hangar qui permet de stocker une vingtaine de drones nécessaires pour l’accomplissement de sa mission ainsi que le dispositif qui permet de décharger et récupérer des drones de surface, des bâtiments de 18 tonnes et de 12 m de long. Depuis le sommet du hangar, un drone de type hélicoptère équipé de caméras, peut décoller à tout moment et agir comme un œil distant pour détecter les mines flottantes.

L’usage des drones marque une révolution dans la guerre contre les mines. Une guerre toujours d’actualité comme le montre le conflit en Ukraine. Après l’invasion russe, les deux pays ont miné les abords des ports de la mer Noire. Soit, côté ukrainien, pour empêcher un débarquement des forces russes, soit côté russe pour réaliser le blocus céréalier de l’Ukraine.

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Le recours aux drones apporte un double avantage. «Cela permet d’une part d’éloigner du danger le marin et le chasseur de mines, et d’autre part, cela permet de nettoyer une zone entre 5 et 10 fois plus vite qu’avec les navires traditionnels», explique Eric Perrot, directeur du programme pour Naval Group. Les premières marines clientes apprécient également la capacité supplémentaire de détecter les mines enfouies et dérivantes.

Un contrat à 2 milliards d’euros

Le Vlissingen est le deuxième navire de ce type mise à l’eau. Il a été précédé par le bâtiment Oostende mis à l’eau en mars dernier pour la marine belge. Deux autres bateaux similaires sont à des états de construction moins avancé. Dès 2019, les deux marines belge et néerlandaise, se sont associés pour passer une commande conjointe de 12 navires à Naval Group ainsi qu’une centaines de drones. Montant du contrat : 2 milliards d’euros. Ce montant inclus aussi bien le navire porteur que «la tool box» de drones fournie par le partenaire industriel de Naval Group, la société Exail basée à Toulon et à la Ciotat.

Cette «boîte à outils» contient deux bateaux de surface et capables de se rendre sans équipage au plus près de la zone à déminer. Ces bateaux autonomes larguent alors leurs différents drones capables de descendre jusqu’à 200 m de profondeur. Certains sont remorqués et équipés de sonars à balayage rapide pour détecter des objets suspects, d’autres de sonars de précision et des caméras pour valider la présence et procéder à l’identification des mines et enfin d’autres de charges explosives afin de détruire la mine. «Nos drones sont livrés avec un système de pilotage global de la mission qui permet d’optimiser le rôle de chacun d’entre eux», précise Dominique Giannoni, DG d’Exail.

Le montage industriel pour la fabrication des navires est aussi inédit. Naval Group travaille en coopération avec les chantiers navals Piriou basés à Concarneau pour la fabrication des coques des navires à travers leur filiale commune Kership. Ainsi une partie de coques sera fabriquée à Lanester qui jouxte Lorient (Morbihan), une autre à Concarneau. Les deux partenaires s’appuieront également sur les chantiers roumains pour accélérer leur cadence de production. «La fabrication d’un tel navire avec l’ensemble de ses équipements correspond en moyenne à 800.000 heures de travail. A vitesse de croisière, nous livrerons un navire tous les 6 mois jusqu’en 2030», précise le directeur du programme.

Des marques d’intérêt de la part d’autres marines

Le navire dispose de ses propres moyens de défense avec notamment un canon de 40 mm, des radars et un système de combat. La coque bénéficie d’un traitement particulier pour réduire sa signature électromagnétique et acoustique afin d’échapper aux mines. A bord, le central des opérations est positionné sur un plancher suspendu pour amortir les chocs en cas d’explosion.

Naval Group a conçu un système de largage des drones innovant : la mise à l’eau se fait directement à partir d’ouvertures directement intégré aux parois latérales du navire. Le largage peut se faire en mer forte avec des creux de vague jusqu’à 4 mètres. «Aucune autre marine dans le monde ne dispose d’un système de chasse anti-mines aussi complet et intégré. Y compris la marine américaine. Nous sommes pionniers dans ce domaine », se félicite Jean Michel Orozco, directeur des systèmes navals pour Naval Group

Avec sa nouvelle offre, Naval Group espère séduire d’autres marines. D’autant plus que le client peut opter pour la panoplie de drones de son choix. Ainsi la marine française a rejoint en septembre dernier le programme belgo-néerlandais rMCM (replacement Mine Counter Measure, ndlr) et devrait passer commande pour 6 navires. Elle a opté pour une «tool box» de drones fourni par Thales, concurrent d’Exail. Naval Group dit avoir déjà reçu des marques d’intérêt de la part de plusieurs autres marines et notamment la Lituanie et mise sur un bon bouche-à-oreilles, la Belgique, son premier client, étant le pays de l’OTAN référent en matière de lutte contre les mines.

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