Comment drones et algorithmes veillent sur la plus grande centrale solaire de France

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Rien ne ressemble plus à un panneau photovoltaïque qu’un autre panneau photovoltaïque. Et c’est bien ça le problème pour une installation comme celle de Cestas, au sud de Bordeaux, où 996.000 panneaux solaires s’étalent sous le ciel girondin sur plus de 250 hectares. Bientôt dix ans après sa mise en service, c’est toujours la plus grande centrale solaire de France avec son lot de défis logistiques en matière de maintenance et de détection des anomalies. Cela peut aller d’un simple encrassement ponctuel d’une cellule jusqu’au défaut électrique d’une ligne de cellules photovoltaïques, d’un panneau entier ou même d’une série de panneaux. Heureusement rien ou presque n’échappe à la caméra thermographique du drone qui survole la centrale à 37 mètres d’altitude pour photographier chaque mètre carré de la centrale en cette fin de mois de juillet.

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« Une fois en l’air, le drone DJI vole de manière autonome le long du parcours programmé à une vitesse et une hauteur précises pour assurer des clichés d’une définition suffisante », indique Florent Arnarez, manette en main. Ce technicien analyste vibratoire, qui a suivi une formation de télépilote, travaille pour Dynae, une filiale d’Eiffage Energie Systèmes. Sur les photos thermiques, les défauts se distinguent nettement puisqu’un module solaire défectueux chauffe davantage qu’un module fonctionnel. L’inspection de la moitié de cette centrale nécessite tout de même six à huit jours de vol avec une météo optimale.

Centrale de Cestas

Florent Arnarez, de Dynae, et Sébastien Roche, d’Optim.aize, lors d’une inspection par drone dans la centrale solaire de Cestas (crédits : PC/La Tribune).

L’IA analyse les milliers de clichés

« Le suivi de la production d’électricité peut nous donner des indices sur d’éventuels défauts mais le drone nous permet de géolocaliser le défaut avec une précision de l’ordre du m2 », avance Maxime Petit, le responsable Sud-Ouest de Dynae. C’est un atout considérable quand il s’agit d’intervenir sur une centrale de 250 hectares sillonnée par 24 kilomètres de pistes intérieures. Et si ces défauts provoqués par les oiseaux, la grêle, le vent ou la foudre restent très rares – entre 1,5 % et 5 % des clichés -, leur impact peut se chiffrer en centaines de milliers d’euros perdus pour les opérateurs. Ces derniers sont en effet le plus souvent engagés sur des taux de disponibilité de la capacité de production de la centrale qu’ils sont tenus de respecter sous peine de malus financier.

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Détenue par Neoen, cette installation de 300 MWc est exploitée par Clemessy, une autre filiale d’Eiffage Energie Systèmes, qui recourt à l’expertise de Dynae pour assurer la maintenance prédictive des panneaux solaires afin de garantir ces précieux taux de disponibilité. « Le contrat d’exploitation et de maintenance prévoit une inspection annuelle de chaque panneau notamment par une étude thermographique. Cela représente plusieurs dizaines de milliers d’images à analyser pour détecter d’éventuels défauts », poursuit Maxime Petit. « Avant ils étudiaient tous ces clichés à la main, désormais c’est notre algorithme d’intelligence artificielle qui analyse ces images pour identifier, qualifier et géolocaliser les défauts », précise Sébastien Roche, président d’Optim.aize.

En 2022, cette start-up bordelaise a développé conjointement avec Dynae un algorithme capable d’analyser, traiter et retranscrire ces données. « Dynae nous a transmis cinq ans de photos pour entraîner notre algorithme de traitement d’images qui permet de gagner beaucoup de temps même s’il y a toujours un humain qui vient contrôler une partie des clichés pour éviter notamment des faux positifs. Mais contrairement à l’humain, l’IA ne se lasse pas et ne se fatigue pas ce qui permet de gagner beaucoup de temps », précise Eléonore Kong, la data scientist d’Optim.aize et l’architecte de cet algorithme.

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Se hisser sur le marché des toitures solaires

Adossée à la PME bordelaise ASE-SEREM, spécialisée dans la maintenance industrielle, Optim.aize emploie sept salariés pour 300.000 euros de chiffre d’affaires cette année. Mais l’ambition est bien de doubler ce chiffre dès l’an prochain. « Nous opérons comme prestataire de Dynae sur ses activités en France mais on opère aussi en propre en Espagne et on se positionne aujourd’hui sur l’inspection des petites toitures solaires chez les particuliers, les entreprises, les agriculteurs, etc », évoque Sébastien Roche. « Nous avons la conviction que l’inspection thermographique pourrait devenir une obligation légale, à la demande des assureurs, ce qui ouvrirait un important marché potentiel. » Des perspectives qui attirent logiquement d’autres acteurs tels que l’entreprise portugaise Aeroprotechnik qui opère également à Cestas.

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L’« hyperviseur » d’Eiffage est installé à Canéjan

C’est à quelques kilomètres au nord de Cestas, à Canéjan, qu’Eiffage Energie Systèmes a installé il y a deux ans son « hyperviseur » national des énergies renouvelables. Une équipe de huit personnes se relaie 7j/7 et 24h/24 pour suivre et piloter le fonctionnement de ses 192 centrales de production d’électricité solaire, hydraulique ou de cogénération principalement dans la moitié sud de la France. « Nous sommes engagés sur un taux de disponibilité supérieur à 99 % ce qui suppose une intense maintenance préventive et une forte réactivité de notre trentaine de techniciens sur le terrain », témoigne Gabriel, le responsable méthodes et superviseur, devant un vaste mur d’écrans sur lequel remontent les données uniformisées de toutes les centrales. Un outil similaire à celui dont c’est doté à Bègles le développeur girondin Valorem pour sa filiale Valemo dédiée à la maintenance des centrales d’énergies renouvelables.

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