Collecta, un drone inspiré de la raie manta pour dépolluer les océans

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La genèse de Collecta, c’est l’histoire d’un passionné de sports nautiques qui, années après années, voit la pollution plastique prendre de l’ampleur sur son terrain de jeu favori. Pierre Bednarek est encore étudiant lorsqu’il décide à passer à l’action en présentant un projet de drone capable de dépolluer aussi bien les lacs que les rivières, empêchant ainsi les déchets, dont le plastique, de poursuivre leur chemin jusque dans les océans. En 2023, son prototype est en phase de test et le jeune homme nourrit l’espoir d’industrialiser son produit d’ici l’année prochaine.

Un statut d’étudiantentrepreneur pour développer Collecta

Pierre Bednarek a fait du chemin depuis son bac option technologie et développement durable. Après un BTS axé sur la conception de produits industriels, le management de projet et une licence professionnelle, il termine ses études en septembre dernier par un master en management de l’innovation. Durant la seconde année de ce cycle universitaire, il entend parler de Pépite Ozer, une formation qui permet aux jeunes de bénéficier d’un statut d’étudiantentrepreneur. « J’ai tout de suite été séduit car j’avais cette envie d’entreprendre depuis tout jeune. J’ai pu poursuivre mon master 2, intégrer en parallèle leur structure et ainsi présenter mon projet de drone dépollueur », expliquetil.

Accroc aux sports de glisse et aux randonnées en forêt, Pierre Bednarek se tourne tout naturellement vers le biomimétisme, processus d’innovation et d’ingénierie qui s’inspire des formes, matières, propriétés et fonctions du vivant, pour développer son innovation. « Je suis parti de la raie manta que j’ai reconstruite de façon synthétique. Mon innovation est constituée d’un drone semi immersif, qui permet de collecter des déchets flottants, mais également ceux proches de la surface, sous l’eau. Ce système est capable d’être déployé dans les milieux mouvementés, comme les rivières, ou dans les milieux plus calmes à l’image des lacs par exemple », justifietil. En fonction de l’endroit dans lequel le drone est déployé, différents processus et compléments sont ajoutés au système. Dans un lac, des moteurs ainsi qu’un système de pilotage sont utilisés, pour aller chercher les déchets. À l’inverse, en rivière, les déchets sont capturés grâce au courant. « Le drone dispose d’un système de collecte qui traîne derrière lui un filet. Les déchets sont ramassés par ce dernier, qui est ensuite remonté par nos soins », ajoute l’Ardéchois.

Une industrialisation à horizon 2024 pour le drone dépollueur

12 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans chaque année, d’après l’ONU, soit l’équivalent d’un camion poubelle chaque minute. Un chiffre plus qu’alarmant qui nécessite le développement de projets industrialisables, à l’image de drone de Pierre Bednarek. S’inspirer de la nature pour la rendre plus propre, c’était une évidence pour lui. Le jeune homme teste actuellement un premier prototype de son robot dépollueur depuis le mois d’avril. « Le prototypage a légèrement fait évoluer le dessin initial de la raie manta, mais elle fait deux mètres d’envergure, avec une hauteur de 50 cm. À l’image de cet animal, le drone possède une bouche gigantesque lui permettant de ne pas manquer le moindre déchet. »

En pleine phase de test et d’amélioration, le jeune entrepreneur est confiant quant à la production et à la distribution de son produit d’ici à l’année prochaine. « Je suis en train de construire le système de pilotage à distance, notamment l’implémentation de la batterie du moteur. Je suis d’ailleurs à la recherche d’une personne susceptible de m’aider sur ce point. J’ai contacté différents gestionnaires de ports, même de lacs, que ce soit dans la région AuvergneRhôneAlpes ou en Méditerranée. Ils sont soumis à des problèmes de déchets liés au tourisme ou à de l’incivilité. Cette étude démontre que la demande pour ce type de produit dépollueur explose. Ces échanges m’ont également permis d’affiner mon prototype. »

Le jeune entrepreneur souhaite terminer son prototype et disposer d’un produit industrialisable d’ici la fin de l’année, dans l’optique de le lancer à l’approche du printemps 2024. « Dans un premier temps, j’aimerais faire de la prestation de service avec mon drone, plutôt que de le commercialiser », ajoute le créateur de Collecta. « Dans un souci de durabilité, je vais limiter la production pour pouvoir réutiliser mon drone dans le temps et dans l’espace. » Si le prototype du robot dépollueur a été conçu en Europe, l’Ardéchois ambitionne une production 100 % française pour son produit final. « Je ne sais pas encore si je créerai ma société ou si j’intégrerai une structure pour développer mon drone. Mais, dans l’idéal, j’aimerais me lancer dans l’entrepreneuriat à temps plein », conclut Pierre Bednarek.

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