Il ne paye pas de mine avec son faux air d’avion de tourisme. Et pourtant… Ce drone baptisé Ultra fait désormais partie de l’arsenal de l’US Air Force pour les missions de renseignement. Développé par les chercheurs militaires du Air Force Research Laboratory (AFRL) en collaboration avec l’entreprise californienne Dzyne Technologies, l’engin est capable de voler 80 heures tout en emportant jusqu’à 180 kilos de charge utile. Il peut ainsi embarquer toute une palette de capteurs électrooptiques infrarouges ou radiofréquences. L’équipement peut aussi être modifié en fonction de la nature de la mission et de l’altitude de vol prévue.
Faire mieux pour moins cher
Mais la vraie raison d’être du drone Ultra, selon les militaires américains, est de faire mieux pour… beaucoup moins cher. Mis en service en 2007, les drones General Atomics MQ-9 Reaper se sont révélés trop complexes pour de simples missions de surveillance. Capables d’emporter et de lancer des missiles, ces derniers nécessitent en effet une logistique et une mise en œuvre assez lourde. Leur prix estimé de 23 millions de dollars l’unité en 2023 et aussi sans comparaison avec les 9 millions de dollars affichés par son concurrent. Enfin, l’autonomie conséquente (plus de 1500 km de rayon d’action) du MQ-9 est désormais en dessous des performances des nouveaux modèles mis sur le marché.
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Le drone Ultra est basé sur un planeur civil S12, développé par l’entreprise allemande Stemme. Cette base commune a permis à la conception de l’engin de ne prendre que 10 mois jusqu’au premier vol. Mais la chasse aux coûts ne s’est pas arrêtée là. Des technologies informatiques disponibles sur le marché civil ont aussi été utilisées par souci d’économie. Concernant l’aspect opérationnel, le nouveau drone de l’US Air Force va lui permettre d’opérer des missions de reconnaissance à plus longue distance. «Le système ULTRA est vraiment unique dans sa capacité à vaincre la tyrannie de la distance qui empêche l’utilisation opérationnelle des plates-formes sans pilote actuelles à des distances excessives dans des zones d’opérations telles que le Pacifique», indique l’AFRL. Des vols au-dessus de plusieurs jours au-dessus de l’Océan Pacifique ont aussi été évoqués.
Reste que même si l’armée américaine a officiellement révélé l’existence de son drone, elle reste discrète sur son utilisation. Aucune information n’a filtrée non plus sur les bases qui accueillent l’engin.
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