Au salon de défense Euronaval près de Paris, les drones tiendront la vedette du 4 au 7 novembre

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« Ce salon intervient dans un contexte international nouveau, en particulier en mer, où les flottes européennes et la marine nationale sont engagées dans des luttes de haute intensité, qui n’était pas arrivé depuis très longtemps », résume Pierre-Eric Pommellet, président de l’entreprise française Naval group.

Outre les conflits en Ukraine et au Proche-Orient où l’utilisation de drones a changé la nature de combats navals, il est nécessaire de protéger les marchandises qui circulent par les mers, soit 90% des échanges mondiaux de biens, ainsi que les échanges internet, 99% passant via des câbles à travers les fonds marins.

Dans ce contexte, les drones navals prennent toute leur importance.

« Avec ce qui se passe en mer Noire, en mer Rouge et en Asie Sud-Est, les marines sont en train de se recentrer sur le présent et cherchent à renforcer leur capacité de combat », explique à l’AFP l’amiral Eric Chaperon, conseiller défense de Thales, groupe français de haute technologie notamment dans le domaine de défense.

Pour contrer les attaques des Houthis yéménites armés par l’Iran contre le trafic maritime en mer Rouge, « on tire des missiles qui sont extrêmement performants, extrêmement coûteux, sur des drones à bas coûts ».

« C’est un système qui n’est pas tenable », souligne l’amiral.

« Des solutions à court terme rapidement disponibles »

Thales va présenter au salon « des solutions à court terme qui sont rapidement disponibles » alors que l’industrie fonctionne habituellement plutôt par cycles longs, allant jusqu’à 15 ans entre le développement et la réalisation.

Les technologies liées aux drones évoluent notamment beaucoup plus vite que celles liées aux sous-marins par exemple.

Retour des sous-marins

Une étude commandée par le Gican, le groupement des industries de construction et activité navale qui réunit 300 acteurs, soit 80% de la filière française, en amont du salon, montre par ailleurs la montée en puissance de la construction des navires militaires fortement armées avec « le retour des frégates, des corvettes, des sous-marins nucléaires lanceurs d’engin, des sous-marins nucléaires d’attaque et conventionnels ».

« Avant c’étaient les patrouilleurs qui tenaient la corde », souligne Philippe Missoffe, délégué général du Gican.

Autre « renversement de situation » en cours : entre deux grosses puissances navales, « c’est la première année où les Chinois construisent plus de navires fortement armés que les Américains », ce qui explique l’explosion des commandes navales chez ses voisins en Asie-Pacifique.

Israël présente, Ukraine absente

Après une interdiction par l’exécutif français de participer au salon, puis d’y exposer les armes utilisées dans les conflits à Gaza et au Liban, les entreprises israéliennes ont finalement été autorisées à participer par une décision de justice française de mercredi 29 octobre 2024.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a salué « un message clair contre les tentatives visant à affaiblir Israël dans sa lutte contre les forces du mal ».

Fin mai, la présence des industriels israéliens de la défense au salon Eurosatory avait été annulée sur décision du gouvernement français lors de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, avant d’être finalement autorisée par la justice.

Sera en revanche absente du salon l’Ukraine, qui a coulé plusieurs navires russes avec des drones navals et des missiles.

Les forces ukrainiennes ont endommagé ou détruit environ un tiers de la flotte russe de la mer Noire depuis l’invasion en 2022, poussant la Russie à déplacer sa flotte de Sébastopol vers des ports plus à l’est, comme Novorossiïsk, pour éviter davantage de pertes.

« On proposait (aux entreprises ukrainiennes) un espace gratuit. Mais malheureusement, pour des raisons d’organisation, elles ont décliné », a précisé le directeur général d’Euronaval Hugues d’Argentré.

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