C’est l’histoire d’un fiasco politico-industriel français commencé il y a plus de 20 ans et qui pourrait finalement se terminer à la surprise générale par un happy-end. De quoi parle-t-on exactement ? D’Aarok, un drone MALE (Moyenne Altitude Longue Portée) de la catégorie d’un Reaper (5,5 tonnes) développé dans le plus grand secret depuis deux ans dans les bureaux d’études de Turgis & Gaillard, une ETI française de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. Là où tous les grands groupes français ont tous échoué les uns après les autres, et surtout les uns contre les autres, Turgis & Gaillard, qui a obtenu la bienveillance de la Direction générale de l’armement et de son Délégué général, Emmanuel Chiva, fait le pari de proposer à l’armée de l’air française un drone MALE, dont le prototype sera exposé au salon aéronautique du Bourget, qui ouvre ses portes le 19 juin.
Pour autant, le programme européen Eurodrone (Allemagne, Espagne, France et Italie) aurait pu mettre tout le monde d’accord après cet échec français majuscule mais il n’a pas l’air de remporter un franc succès auprès des opérationnels… Il reste néanmoins soutenu par les États, qui ont signé un chèque de plus de 7 milliards d’euros pour le développement et l’acquisition de 20 systèmes (60 drones), et bien sûr Airbus. On en était là jusqu’à ce que l’Aarok débarque sans crier gare au Bourget pour faire un show inattendu. Cela va faire grincer les dents de certains industriels d’autant que le stand de Turgis & Gaillard est en face celui du ministère des Armées…
Un drone armé
Conscient des enjeux industriels européens, Turgis & Gaillard estime que son drone, qui peut voler pendant 30 heures maximum selon les configurations, peut s’intégrer dans une famille de drones français. Ainsi, l’Aarok (charge maximale de 5,5 tonnes) devrait s’insérer entre le drone tactique SDT Patroller (1 tonne) et le drone bimoteur Eurodrone (10/12 tonnes). Dans l’attente des autorisation de la Direction générale de l’aviation civile, un prototype motorisé par le vieux PT6 de Pratt & Whitney devrait en principe effectuer son premier vol avant la fin de l’année (automne-hiver) avec… un pilote à bord. A terme Turgis & Gaillard privilégie une motorisation « Made in France » avec le moteur Ardiden en cours de développement par Safran (contrairement à Airbus qui avait choisi le moteur Catalyst d’Avio, filiale de GE, pour l’Eurodrone).
Sur le plan opérationnel, l’Aarok pourra réaliser plusieurs missions pour le compte des forces armées, selon Turgis & Gaillard : missions de surveillance et de contrôle des zones économiques exclusives notamment dans l’indoPacifique et missions de renseignement, de reconnaissance et de soutien pour les frappes. Doté de six points d’emport, il pourra être armé selon les configurations par des bombes AASM (Safran), un missile anti-navires ANL (MBDA) et des missiles antichars de type Hellfire. En outre, il pourra faire office de nœud de communication au-dessus d’un champ de bataille pour accompagner la numérisation des forces armées et la réalisation d’opérations interarmées (multi-domaines ou M2MC).
Un drone peu cher, voire consommable
Développé sur fonds propres par Turgis & Gaillard (entre 10 et 20 millions d’euros) et assemblé à Blois, l’Aarok est un drone à la fois rustique et évolutif selon les différentes configurations. Dépourvu de ses équipements critiques (capteur optronique de grande dimension de type Euroflir 410 ou 610 de Safran, radar multimode de Thales et charge de renseignement électromagnétique), ce drone pourrait être utilisé par les armées en configuration consommable, estime le directeur général de Turgis & Gaillard, Patrick Gaillard. Le prix de l’Aarok, dont certaines pièces sont fabriquées par Turgis & Gaillard dans le sud de la France à côté d’Hyères, se situe au-dessous de celui du Reaper mais au-dessus du fameux drone turc Bayraktar TB2, conçu par Baykar, précise-t-il.
Sous réserve des performances opérationnelles de ce drone, il pourrait tomber à pic pour l’armée de l’air, qui va remplacer à la fin de cette décennie ses drones MALE américain Reaper. Toutefois, le ministère des Armées a promis dans la future loi de programme militaire (2024-2030) une enveloppe relativement serrée de 5 milliards d’euros sur la période pour l’achat de drones et de robots.
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